Incident grave entre un Airbus et un drone à haute altitude

Par latribune.fr  |   |  385  mots
Le copilote a aperçu le drone alors que l'avion se trouvait à une altitude de 5.500 pieds (environ 1.600 m).
L'équipage de l'Airbus A320 a désactivé le pilote automatique pour éviter une collision alors que le drone est passé, selon le commandant de bord, à "environ cinq mètres en dessous de l'aile gauche de l'avion".

Ce n'est pas la première fois qu'un avion de ligne commercial évite de justesse un drone. Les incidents se multiplient et les pilotes sont à cran. Ainsi, un Airbus A320 d'Air France assurant la liaison entre Barcelone et Paris Charles de Gaulle a évité de justesse une collision avec un drone qui volait à haute altitude le 19 février alors qu'il était en phase d'approche de l'aéroport parisien, annonce le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) sur son site internet.

L'autorité française d'enquêtes de sécurité de l'aviation civile, qui qualifie dans un communiqué l'incident de "grave", précise que le copilote a aperçu le drone alors que l'avion se trouvait à une altitude de 5.500 pieds (environ 1.600 m), soit bien plus haut que l'altitude maximale à laquelle peut normalement monter un drone de loisir.

Le drone passé à "cinq mètres" sous l'avion

L'équipage a désactivé le pilote automatique pour éviter une collision avec le drone, qui est passé selon le commandant de bord à "environ cinq mètres en dessous de l'aile gauche de l'avion", indique le BEA. Une collision survenant lorsque l'avion vole à 600 km/h "peut rendre l'équipage incapable de piloter cet avion, s'il y a une fracture du cockpit ou du pare-brise", a commenté Michel Polacco, spécialiste de l'aéronautique interrogé par France Info.

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Le pilote automatique a ensuite été réenclenché et l'Airbus A320 a pu reprendre son approche après avoir informé le contrôle aérien de la présence d'un drone non identifié, poursuit l'autorité de l'aviation civile, ajoutant qu'une enquête est en cours.

Les incidents se multiplient

Au titre de l'année 2015, la gendarmerie des transports aériens a constaté huit signalements de survols illicites autour de l'aéroport de Roissy et des enquêtes préliminaires ont été ouvertes, selon la Direction générale de l'aviation civile (DGAC).

Aux États-Unis, le Centre d'étude des drones à l'université de Bard a enregistré 921 incidents impliquant des drones et des avions dans l'espace aérien américain, de décembre 2013 à septembre 2015. Trente-six de ces incidents étaient considérés comme "proches d'une collision". Dans 28 d'entre eux, les pilotes d'avions de ligne ont dû manœuvrer pour éviter une collision.