La piétonisation des voies sur berge augmenterait la congestion

Par latribune.fr  |   |  528  mots
Voulue par Anne Hidalgo et votée en Conseil de Paris le 26 septembre pour lutter contre la pollution de l'air, la fermeture de la voie Georges-Pompidou interdit désormais aux voitures quelque 3,3 kilomètres de quai bas le long de la Seine, de l'entrée du tunnel des Tuileries (1er arrondissement) à la sortie du tunnel Henri-IV (4e).
Dans un premier temps, le trafic et les temps de parcours auraient augmenté au centre de Paris et à l'ouest en banlieue, selon un rapport commandé par la Région Île-de-France.

La pollution a-t-elle un prix ? Ou plutôt, quelles sont les conséquences de la fermeture à la circulation des voies sur berge de la rive droite de la Seine ? Une hausse du trafic et des temps de parcours à en croire le deuxième rapport d'étape, qui compare septembre 2015 au même mois de 2016 sur 145 kilomètres de voies à Paris et en banlieue, publié jeudi par Le Figaro. Cette étude a été réalisée par un comité d'experts indépendants, installé le 12 septembre par la présidente (LR) de la région Île-de-France Valérie Pécresse, très critique de l'initiative de la maire de Paris Anne Hidalgo (PS).

Rappelons à cet égard que la piétonnisation de ces voies, en vigueur de fait depuis mi-juillet, suscite les passions depuis des mois. La droite et la banlieue surtout crient à la "thrombose" annoncée, Paris avance des effets "concentrés et temporaires". Pas moins de quatre comités et autres observatoires ont placé la mesure sous haute surveillance, la Ville, la Préfecture de police, la Région et la Métropole du Grand Paris.

Valérie Pécresse a indiqué jeudi sur Europe 1 que les données récupérées montrent que :

"Les hausses de temps de transport liées aux voies sur berge sont beaucoup plus importantes que ce que la mairie de Paris nous donne et surtout, et ça c'est très important, que cette fermeture des voies sur berges a impacté la banlieue".

Voulue par Anne Hidalgo et votée en Conseil de Paris le 26 septembre pour lutter contre la pollution de l'air, la fermeture de la voie Georges-Pompidou interdit désormais aux voitures quelque 3,3 kilomètres de quai bas le long de la Seine, de l'entrée du tunnel des Tuileries (Ier arrondissement) à la sortie du tunnel Henri-IV (IVe).

Des (premiers) effets négatifs sur le traffic

Le rapport commandé par la Région note ainsi des "augmentations de trafic particulièrement fortes" au centre de Paris. Sur le boulevard périphérique, "si les périodes de pointe ont tendance à enregistrer des baisses de débit, le bilan est néanmoins plutôt à la hausse sur la journée entière", note le rapport de 65 pages.

Concernant les temps de parcours, ils sont "sensiblement allongés sur plusieurs axes" dans Paris.

En dehors de Paris, le rapport note des "hausses significatives" de trafic à l'ouest, où la situation s'est "dégradée", sur le boulevard périphérique, l'autoroute A13 et certains axes départementaux.

Oui mais cela n'a rien d'étonnant. Ce rapport d'étape met en lumière ce qu'une précédente étude avait mis en évidence au mois de juin, à savoir, un impact négatif sur le trafic dans un premier temps. Le document de plus de 300 pages précisait néanmoins que ces embouteillages annoncés ne devraient être que "temporaires", n'allant pas au-delà "des ajustements de départ". Et pour cause, le comportement des usagers est censé se modifier: "ils changent d'itinéraire ou d'horaire", adoptent d'autres moyens de transport. D'ailleurs la piétonnisation rive gauche avait eu en 2013 le même type d'effet...

(Avec AFP)