Voies sur berges piétonnes : Paris ouvre ce dimanche une exposition sur la COP22

Une exposition consacrée au changement climatique et à ses enjeux pour les villes se tiendra à partir de dimanche sur les berges de la rive droite, que la maire Anne Hidalgo souhaite rendre aux piétons malgré divers avis défavorables à son projet.
Giulietta Gamberini
Du Ier au IVe arrondissement, les Parisiens seront invités à découvrir au travers d'expositions et d'animations les avancées obtenues avec l'Accord de Paris sur le changement climatique, les défis qu'il reste à relever à l'aube de la COP22 -convention internationale qui se tiendra en novembre à Marrakech-, ainsi que les solutions proposées par Paris et d'autres villes du monde.

Au lendemain d'un avis défavorable de la commission d'enquête publique chargée de se prononcer sur son projet, la maire de Paris avait annoncé qu'elle passerait outre: conformément à la décision votée au Conseil de Paris en décembre 2015, les voies sur berges de la rive droite ne seraient pas rouvertes aux automobilistes après la fin de Paris Plage le 4 septembre.

La position de la commission, fondée sur des doutes quant à l'impact réel de la mesure sur la pollution atmosphérique et sur la circulation des voitures, résonnait "comme un déni complet de l'urgence climatique", et ne tenait "pas non plus compte des motifs environnementaux, sanitaires, urbains et culturels qui sont pourtant à l'origine de ce projet de piétonisation", avait déploré la maire.

3,3 kilomètres d'animations

Pour souligner les enjeux planétaires et locaux de son projet, Anne Hidalgo, qui a récemment été élue Présidente du C40 -organisation réunissant les villes du monde engagées contre le réchauffement climatique-, lance ainsi à partir de dimanche 11 septembre et jusqu'au 15 octobre, sur les berges de la rive droite justement, un événement pédagogique: "Cap sur la COP22". Au long des 3,3 kilomètres rendus aux piétons, allant du Ier au IVe arrondissement, les Parisiens seront invités à découvrir au travers d'expositions et d'animations les avancées obtenues avec l'Accord de Paris sur le changement climatique, les défis qu'il reste à relever à l'aube de la COP22 -convention internationale qui se tiendra en novembre à Marrakech-, ainsi que les solutions proposées par Paris et d'autres villes du monde.

La municipalité espère ainsi accroître la popularité de son projet, pourtant déjà approuvé par plus de 60% des Parisiens, ainsi que par un automobiliste sur deux, selon un sondage de l'institut Ifop d'avril 2016, et qui doit être encore soumis au vote du Conseil de Paris le 26 septembre,

Le préfet favorable à une expérimentation de six mois

La guerre n'est pas pour autant gagnée. Le préfet de police Paris, Michel Cadot, s'est en effet rallié dans un entretien au Parisien dimanche 4 septembre à la position du président de la Métropole du Grand Paris, Patrick Ollier (Les Républicains), favorable à une réversibilité du projet en fonction des résultats d'une expérimentation de six mois.

"Je serai très attentif, sur cette période, à ce que les engagements pris soient effectivement mis en oeuvre et nous permettent d'avoir une vision très précise de l'impact de cette mesure sur la vie quotidienne des Parisiens et de leur sécurité", a souligné Michel Cadot, précisant qu'il serait notamment "particulièrement vigilant sur l'évolution en temps réels des délais d'intervention des services de police et de secours".

A la suite de cette prise de position du préfet, dans un communiqué, Patrick Ollier a d'ailleurs annoncé avoir sollicité les autorités compétentes pour l'obtention des relevés de pollution et de trafic routier, avant et après fermeture des voies sur berges.

Les Républicains au Conseil de Paris ont d'ailleurs récemment répété leur hostilité au projet tel que conçu par la mairie socialiste. Leur chef de file Nathalie Kosciuscko-Morizet a insisté sur "une fermeture progressive" des voies sur berge et "une meilleure utilisation des lieux". La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse (LR),  juge que la voie sur berges est "une infrastructure d'intérêt régional".

Giulietta Gamberini

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Commentaires 15
à écrit le 13/09/2016 à 8:47
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il faut aussi dire que traverser paris par la rue de rivoli et les champs pollue au moins 50fois plus avec les feu. sans oublier le perif qui est trois plus long ou sont les vrais mesures le mensonges des elus ou tout est mis en place pour la pen...

à écrit le 12/09/2016 à 16:07
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La politique actuelle des villes et villages consistent à interdire aux gens de circuler ou à fortement augmenter le temps de trajet ce qui revient au même : zone 30 sans raison, ralentisseurs tous non conformes à la norme (la lecture des documents c...

à écrit le 12/09/2016 à 14:33
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Habitant le centre de Paris, je constate, ayant de nombreux contacts avec des personnes venant y travailler que nombre d'entre elles viennent au centre de paris en voiture, alors qu'elle n'ont rien à transporter (sinon elles même), qu'elles pourraien...

à écrit le 11/09/2016 à 22:34
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Et on nous sert encore un sondage bidon d'avril 2016, que personne a jamais vu.

le 12/09/2016 à 11:19
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@ Robinson Crusoe : Il faut sortir de son île et s'informer ! Sondage Ifop avril 2016 : "dès l'été 2016, les quais de Seine rive droite seront définitivement fermés à la circulation automobile, sur 3,3 km entre le tunnel des Tuileries (1er) et le bas...

à écrit le 11/09/2016 à 18:21
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Le mensonge socialiste sur la reconquête des voies sur berge alors qu'elles ont été construites à la fin des années soixante pour justement y accueillir cet axe rapide. C'est un peu comme si on nous disait que l'on allait reconquérir le périphérique ...

le 11/09/2016 à 23:32
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Il y a justement des rocades périphériques dans le monde dont l'espace est partiellement reconquis pour un meilleur aménagement des villes incluant piétons et les résultats sont bons ! C'est un tout autre concept de la vie en ville et çà fonctionne m...

à écrit le 11/09/2016 à 9:27
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bravo mme y'en a marre de toutes ces bagnoles qui n'ont rien à faire à Paris. A pieds en vélo en marche en métro en bus ça va faire que du bien pour tous ces pataboufs

à écrit le 10/09/2016 à 21:21
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Si le nombre total de véhicules est constant, qu'ils ne passent plus par là ne changera rien du tout (globalement), sauf localement pour les piétons qui s'y promènent (odeur de Seine). Une circulation encombrée polluera plus (si chaotique, bouchée,.....

le 11/09/2016 à 9:10
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@PHOTOS73///EXAT BONNE IDEE? LA SEINE AVEC LE CLIMAT QUI SE RECHAUFFE VAS DEVENIR UN GRAND EGOUT A CIEL OUVERT ?LES PIETONTS N Y TROUVERONS QUE L INPACT ET L?ODEUR DE LA POLLUTION? DONC RENDRE AU FLEUVE SONT LIT ORIGINEL POUR EVITE LES INONDATION ET ...

à écrit le 10/09/2016 à 16:52
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La "restitution aux piétons" et "l'air plus pur" sont une belle tromperie par devant, typique de la gauche perverse et cynique. Par derrière, de gros intérêts copains et lucratifs, sont en jeu : suivez l'argent, les nuisances, les entraves et les imm...

à écrit le 10/09/2016 à 16:30
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Et si on expérimentait aussi un camp de migrants Place de l'Hôtel de Ville ? Ils pourraient accéder ainsi aux jardins que deviendront les voies sur berge...

à écrit le 10/09/2016 à 16:03
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La circulation et la pollution vont se reporter sur le périphérique et les boulevards. Donc on reporte les problèmes sur les banlieusards. Pourquoi pas interdire la circulation des voitures, mais au moins qu'on remplace par des bus (électriques) pour...

à écrit le 10/09/2016 à 15:45
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Ca va finir comme Notre Dame des Landes ! Faîtes un référendum dans les arrondissements concernés ! Il est clair que l'auto a pris trop de places dans beaucoup de villes et que peu de gens changent leurs mauvaises habitudes. A Paris l'espace de la Pe...

le 10/09/2016 à 21:31
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Heureusement que peu de parisiens ont une voiture, et que seulement 7% du déplacement de personnes se fait en surface sur quatre roues. Y aurait pas de métro ni de bus, ça y serait infernal la vie. Il faudrait sonder les conducteurs, savoir s'ils ne...

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