Le conseil d'administration d'Uber écarte définitivement Travis Kalanick

Par latribune.fr  |   |  442  mots
A contre-cœur, semble-t-il, le fondateur et dirigeant d'Uber, Travis Kalanick, a accepté la demande des investisseurs de se retirer de l'entreprise. Il continuera cependant de siéger au conseil d'administration.
Éjecté avant d'avoir pu opérer sa mutation en "Travis 2.0" pour "devenir le dirigeant dont cette entreprise a besoin"... l'impétueux fondateur du numéro un mondial des VTC se sacrifie à la demande de ses actionnaires et quitte définitivement l'entreprise, afin de ne pas "parasiter" son développement.

Il y a une semaine exactement, dans un contexte délétère de pertes financières, de démissions en chaîne et de polémiques sur fond de harcèlement et de sexisme, le fondateur d'Uber annonçait qu'il se mettait en retrait de la direction de l'entreprise qu'il a fondée. Une mesure provisoire semblait-il, un congé sabbatique en quelque sorte, "pour raisons personnelles" mais sans indication de durée. Le communiqué de Travis Kalanick à ses salariés, en forme de témoignage de contrition, laissait même entendre ses espoirs de rédemption prochaine:

"Si nous allons désormais passer à un mode Uber 2.0, j'ai également besoin de passer au mode Travis 2.0 pour devenir le dirigeant dont cette entreprise a besoin et que vous méritez", écrivait-il notamment.

Mais, selon le New York Times, les gros investisseurs du vétéciste américain en ont décidé autrement : le groupe a annoncé mercredi le départ définitif de son Pdg et fondateur.

[Crédits : Statista.]

Travis Kalanick, comme son bras droit Emil Michael qui a démissionné lundi, est accusé d'avoir personnellement encouragé des pratiques déplacées et brutales dans l'entreprise. Mais cette annonce tombe aussi au moment où le groupe traverse de graves difficultés financières : il annoncé 700 millions de dollars de pertes au 1er trimestre 2017, après des pertes à hauteur de 2,8 milliards en 2016.

Une "décision courageuse [...] qui témoigne de son amour pour Uber"

Dans un nouveau communiqué, l'intéressé a confirmé qu'il jetait l'éponge, en ces termes :

"J'aime Uber plus que tout au monde et, dans cette période difficile de ma vie personnelle, j'ai accepté la demande des investisseurs de me retirer pour qu'Uber recommence à se développer plutôt que d'être parasité" par les difficultés.

Le conseil d'administration y allait également de son communiqué, parfait contrepoint à cette partition sur le mode sacrificiel :

"Travis a toujours fait passer Uber avant le reste (...) C'est une décision courageuse, qui témoigne de son dévouement et de son amour pour Uber."

Il a précisé, par ailleurs, que M. Kalanick continuerait à siéger au sein du conseil d'administration.

A côté des affaires de licenciement et de démissions en série depuis plusieurs mois, sur fond d'accusations de harcèlement ou de sexisme, la multinationale non cotée dont la valorisation est estimée à 70 milliards de dollars, doit aussi faire face à des soupçons de vols de technologie.

(Avec AFP)

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