Uber serait prêt à écarter Travis Kalanick, son patron et fondateur

Un conseil d'administration a eu lieu dimanche soir et une temporaire mise à l'écart de Travis Kalanick a notamment été discutée. Accusé de favoriser une culture d'entreprise néfaste (harcèlement sexuel, discrimination...), Uber doit prochainement annoncer des mesures fortes alors que les départs de dirigeants se sont multipliés ces derniers mois.
Laszlo Perelstein
Et si la solution de sortie de crise pour la startup était de se priver temporairement de son directeur général et fondateur ?

Empêtré dans de graves accusations de harcèlement sexuel au sein de son entreprise et de multiples problèmes juridiques, Uber pourrait temporairement écarter son patron et fondateur Travis Kalanick de la direction de l'entreprise, rapportaient dimanche soir des sources proches du dossier citées par différents médias.

La proposition a du moins été discutée lors d'un conseil d'administration au cours duquel a été adopté à l'unanimité une série de mesures recommandées par le consultant Eric Holder, ancien ministre de la Justice des Etats-Unis, pour lutter contre le harcèlement sexuel et la culture d'entreprise néfaste, largement critiquée par d'anciens employés de l'application qui met en relation chauffeurs VTC et passagers.

Des proches de Kalanick menacés

S'il n'a pas voulu commenter cette potentielle mise à l'écart d'une durée de trois mois, un porte-parole de la startup valorisée 70 milliards de dollars a confirmé au Guardian une rencontre entre le conseil d'administration, Eric Holder et le cabinet Covington & Burling, mandaté pour mener une enquête sur la culture de l'entreprise qui avait été dénoncée par une ancienne salariée comme favorisant le harcèlement, les discriminations et le sexisme et dont le contenu sera révélé aux employés mardi.

Parmi les recommandations en question, l'une d'entre elles inclut le départ d'un soutien majeur de Kalanick, Emil Michael, souligne le New York Times. Vice-président en charge des affaires depuis septembre 2013, il avait assuré en novembre 2014 qu'il était prêt à embaucher une équipe de détectives et de journalistes afin d'enquêter sur la vie personnelle des journalistes qui se montreraient un peu trop sévères à l'égard d'Uber.

| Lire Quand Uber menace (un peu trop) les journalistes qui le critiquent

Outre Emil Michael, un autre très proche allié de Kalanick pourrait également être menacé : Ryan Graves, premier directeur général d'Uber et toujours considéré comme son numéro deux, écrit le Financial Times, informé par une source proche des délibérations. Son absence remarquée, lorsque l'affaire du sexisme en entreprise a éclaté en mars, pourrait en effet lui coûter sa place.

Vague de départs et licenciements

Ces prises de décision surviennent après l'annonce du licenciement - effectif depuis plusieurs semaines déjà - de 20 salariés, résultant d'une enquête menée par Perkins Coie au cours de laquelle 215 plaintes ont été déposées - elles faisaient notamment état de discrimination, harcèlement sexuel, intimidation ou encore relatives à des questions de sécurité. À cela s'ajoute également celui de l'ingénieur Anthony Levandowski, ancien de Waymo, filiale de Google consacrée aux voitures sans conducteur, accusé de vol de secret industriel et violation de brevet par son ancien employeur.

| Lire aussi Voiture autonome : Uber licencie l'ingénieur visé par la plainte de Google

Outre ces licenciements, Uber a connu depuis quelques mois une série de départs de hauts responsables. Après celui de l'ingénieur en chef Amit Singhal en février, c'est le responsable chargé des stratégies Jeff Jones qui avait claqué la porte en mars après moins d'un an au sein de l'entreprise. Plus récemment, la startup la plus valorisée au monde a annoncé que son directeur financier Gautam Gupta quittait l'entreprise.

Laszlo Perelstein

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