Les départs s'enchaînent à la direction d'Uber

Par latribune.fr  |   |  429  mots
Un homme quitte les bureaux d'Uber dans le Queens, à New York.
Le responsable chargé des stratégies de partage a claqué la porte après moins d'un an au sein de l'entreprise. La liste des défections s'allonge, alors que le fondateur de la plateforme se cherche toujours un numéro deux pour l'épauler.

Nouveau départ, chez Uber. Après les démissions en février de l'ingénieur en chef Amit Singhal, accusé de harcèlement sexuel dans son ancien poste chez Alphabet, et de deux autres employés ce mois-ci, la firme américaine a enregistré la défection de son responsable chargé des stratégies de partage (ride-sharing).

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Des divergences stratégiques

Jeff Jones a quitté ses fonctions environ six mois après avoir été embauché par Uber, rapportent le site Recode et le Wall Street Journal. Selon Recode, Jones avait fait part de son mécontentement face aux stratégies de l'entreprise. "Il apparaît maintenant clairement que les convictions et l'approche qui ont guidé ma carrière ne correspondent pas avec ce que j'ai vu et expérimenté chez Uber et que je ne peux pas continuer plus longtemps dans mes fonctions comme président des stratégies de partage chez Uber", a-t-il affirmé.

Uber est depuis quelques semaines au centre d'une série de controverses qui font s'interroger les observateurs sur les compétences de Travis Kalanick en tant que dirigeant et sur l'avenir de la société en général. Un ancien employé d'Uber a tout d'abord publié le mois dernier un message sur un blog décrivant un lieu de travail où le harcèlement est monnaie courante. Cette accusation a engendré une enquête interne qui a été confiée à l'ancien procureur général des Etats-Unis Eric Holder.

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Accumulation de pertes et de controverses

Puis, une vidéo a été publiée par Bloomberg, montrant Travis Kalanick en train d'admonester un chauffeur Uber qui se plaignait de la baisse de sa rémunération. Le fondateur de la plateforme lui-même avait du s'excuser quelque jours plus tard et reconnu qu'il devait "changer fondamentalement en tant que dirigeant et devenir adulte" après la diffusion sur internet d'une altercation avec l'un des chauffeurs de sa compagnie. Résultat, Uber avait annoncé le 7 mars qu'elle cherchait "activement" un numéro deux pour épauler le dirigeant.

La plateforme, qui n'est pas cotée en Bourse, est toujours très bien valorisée, à près de 70 milliards de dollars et a des activités dans des dizaines de pays. Toutefois, l'entreprise accumule les pertes et les controverses avec les taxis, ses propres chauffeurs, ou les autorités de plusieurs villes. L'entreprise a jusqu'ici largement couvert ses besoins financiers avec des investisseurs privés.

(Avec agences)