Les syndicats d'Air France haussent le ton et appellent à une nouvelle grève

Par latribune.fr  |   |  498  mots
Manifestation des employés d'Air France le 22 février 2018 devant le siège de la compagnie aérienne à Roissy-en-France. Deux nouvelles journées de grève sont prévues : le 23 mars et, donc, comme annoncé aujourd'hui, le 30 mars. Motif : vu les excellents résultats engrangés par la compagnie cette année, les personnels exigent une meilleure part du gâteau. (Crédits : Reuters)
Les personnels de la compagnie française sont mécontents des augmentations de salaires accordées par la direction. Pourtant, malgré le gel des grilles, la rémunération de 90% des pilotes a progressé entre 2012 et 2017, le salaire annuel moyen des pilotes grimpant de 12% pour atteindre en moyenne 201.000 euros annuels.

Ce jeudi matin l'intersyndicale d'Air France annonçait qu'elle appellerait à une grève "fin mars". La date précise a été décidée en début d'après-midi lors d'une seconde réunion. En l'occurrence, la grève aura lieu le 30 mars selon l'appel lancé par dix syndicats de personnels de la première compagnie aérienne française, tous métiers confondus, pour exiger de nouveau une augmentation générale de 6%, selon l'AFP qui l'a appris de sources syndicales.

Il s'agit de la troisième journée de grève après celle du 22 février, qui avait conduit à l'annulation d'un quart des vols, et celle déjà programmée le 23 mars, qui est maintenue.

"La grève du 23 mars est maintenue" et il y aura "une autre date fin mars [le 30 mars, donc, Ndlr]", avait indiqué tôt ce matin Philippe Evain, président du SNPL Air France, majoritaire chez les pilotes.

Les syndicats exigent une revalorisation des grilles salariales de 6%

Cette nouvelle grève du 30 mars est lancée par les syndicats "pour dire clairement que le statu quo n'est pas une option", a commenté Philippe Evain, en reprenant une expression maintes fois utilisée par la direction pour justifier ses réformes. Dans le même temps, cela "laisse du temps à la négociation", a-t-il ajouté.

L'intersyndicale, constituée d'organisations de pilotes (SNPL, Spaf, Alter), d'hôtesses et stewards (SNPNC, Unsa-PNC, CFTC, SNGAF) et de personnels au sol (CGT, FO et SUD), exige une revalorisation des grilles salariales de 6%. La revendication est partagée par l'Unac, représentatif chez les PNC.

L'augmentation générale de 1% accordée par la direction jugée insuffisante

La direction d'Air France a décidé d'appliquer une augmentation générale - la première depuis 2011 - de 1% en deux temps et d'accorder une enveloppe de 1,4% pour des augmentations individuelles (primes, promotions, ancienneté...) à destination des personnels au sol. Les syndicats appelant à la grève jugent cette proposition insuffisante au regard des résultats financiers de la compagnie et des efforts consentis par le passé.

Les organisations de pilotes (SNPL, Spaf, Alter), d'hôtesses et stewards (SNPNC, Unsa-PNC, CFTC, SNGAF) et de personnels au sol (CGT, FO et SUD) se réuniront le 26 mars pour décider des suites du mouvement, ont indiqué ces mêmes sources.

"On fait ça en deux temps pour laisser une chance à la négociation", a commenté Sandrine Techer du SNPNC.

Le salaire réel des pilotes : 201.000 euros (+ 12% entre 2012 et 2017)

Cette négociation risque d'être très difficile car la direction estime qu'elle a suffisamment fait : malgré le gel des grilles salariales, elle explique que la rémunération de 90% des pilotes a progressé en raison de l'ancienneté, du passage de copilote à commandant de bord... Entre 2012 et 2017, le salaire annuel moyen des pilotes a grimpé de 12%, à 201.000 euros, selon le directeur général, Franck Terner.

Lire aussi : Les pilotes d'Air France veulent plus d'argent : le DG leur répond

 (Avec AFP)