Nouveau propriétaire pour la SNCM : les salariés se mettent en grève

Par latribune.fr  |   |  327  mots
Dans la foulée de la décision de justice de confier la SNCM à Patrick Rocca, dont le projet de reprise comporte 600 suppressions de postes, les salariés ont voté la grève reconductible.

Réunis en assemblée générale extraordinaire ce vendredi sur le Danielle Casanova, l'un des ferries de la compagnie, les salariés de la SNCM ont, selon une source syndicale citée par l'AFP, voté une grève reconductible dans la foulée de la décision du tribunal de commerce de Marseille de choisir l'entrepreneur corse Patrick Rocca comme repreneur de la compagnie maritime, placée en redressement judiciaire en novembre 2014.

Suppressions de 600 postes

Le projet de reprise de Patrick Rocca, 50 ans, dont le groupe comprend 27 sociétés dans le transport, l'immobilier ou les déchets, prévoyait la reprise de 845 salariés (873 en comptant les filiales) sur environ 1.400 en CDI, soit la suppression de quelque 600 emplois.
Trois autres projets de reprise avaient été déposés: par le consortium d'entreprises corses Corsica Maritima, le groupe Baja Ferries et l'ex-directeur du port de Marseille Christian Garin, associé à l'armateur grec Arista.

Patrick Rocca faisait figure de favori dans ce dossier, qui a connu de multiples reports depuis près d'un an devant le tribunal de commerce.
Le procureur de la République de Marseille Brice Robin s'était prononcé début novembre en sa faveur malgré plusieurs condamnations, notamment en février 2014 pour escroquerie et abus de bien social.

Délégation de service public

Outre la grogne sociale, l'épineuse question de la délégation de service public (DSP), constitue l'autre grand défi auquel sera confronté très vite le repreneur. Pour rappel, il s'agit du mécanisme de subventions dont bénéficient la SNCM et sa concurrente La Méridionale pour maintenir des lignes entre la Corse et le continent, au nom de la continuité territoriale.

Cette DSP devra être modifiée à partir de 2016 en vertu d'une décision de justice.
Jeudi, Corsica Maritima avait pour sa part annoncé son intention d'ouvrir des lignes au départ de Toulon si son offre n'était pas retenue par le tribunal.