Qui pour reprendre la SNCM ?

Alors que l'offre de reprise du transporteur corse Patrick Rocca a la préférence avouée du procureur de la République de Marseille, l'offensive de communication de Christian Garin associé à l'armateur grec Alexander Panagopulos peut-elle modifier le scénario qui se profilait encore il y a quelques jours ?
Alexander Panagopulos (à gauche) et Christian Garin, l'offre du duo est ambitieuse : 420 millions d'euros injectés dans les 4 années à venir, dont 28 millions d'euros de fonds de roulement déjà apportés, un chiffre d'affaires entre 170 et 190 millions d'euros visé pour les premières années.

"Non, les jeux ne sont pas encore faits!" Il est déterminé, Christian Garin. L'ancien président du Port autonome de Marseille (de 2004 à 2009) ne s'avoue pas vaincu. Dans quelques jours, le 20 novembre, le tribunal de commerce de Marseille devrait statuer - enfin, après un an de procédure - sur le sort de la SNCM.

Opacité du financement

Pour l'heure, c'est Patrick Rocca qui tient la corde, le Procureur de la République ayant publiquement encouragé les juges à choisir l'offre de reprise concoctée par l'armateur corse. Sauf que Christian Garin n'a pas dit son dernier mot. Les juges lui reprochent l'opacité du financement apporté par la société grecque Arista Shipping ? Quoi de mieux alors qu'une conférence de presse pour présenter avec moult détails qui est le fondateur de cette société spécialisée dans le transport de minerai de fer, de charbon, d'aluminium et de céréales ? C'est chose faite ce jeudi.

Où l'on apprend qu'Alexander Panagopulos est un professionnel de la chose, qu'il a co-fondé Superfast Ferries en 1993, filiale du groupe Attica fondé par son père Péricles, qu'il a orchestré la conception et la construction de 17 ferries dans des chantiers navals en Finlande, en Allemagne, aux Pays-Bas ou en Corée, tout cela pour 1,7 milliard de dollars.

Qu'aujourd'hui Attica est une société solide, exploitant 23 navires et transportant 5 millions de passagers chaque année. De quoi rassurer les plus inquiets, les juges et les salariés... Surtout qu'Alexander Panagopulos dit investir son propre argent et avoue que sa plus grande crainte n'est pas financière : c'est sa réputation...

Offre ambitieuse

Dans le détail, l'offre du duo Garin/Panagopulos est ambitieuse : 420 millions d'euros injectés dans les 4 années à venir, dont 28 millions d'euros de fonds de roulement déjà apportés, un chiffre d'affaires entre 170 et 190 millions d'euros visé pour les premières années. Socialement, elle est aussi la mieux-disante avec 878 CDI exactement repris (sur 1.400 actuellement), dont 618 navigants, 232 sédentaires et 28 sédentaires issus des filiales. Trois managers actuels seraient aussi reconduits. Voilà qui est (un peu) mieux que Patrick Rocca, qui s'est lui engagé à reprendre 873 salariés dont 612 navigants et 233 sédentaires et qui apporte des fonds propres de l'ordre de 3 millions d'euros contre 12 millions d'euros pour le duo gréco-français.

C'est dire si la décision du tribunal de commerce de Marseille va être attentivement guettée le 20 novembre prochain. Qui du duel Rocca/Garin-Panagopulos l'emportera ? L'armateur grec, lui, ne doute pas, dit haut et fort que "nous sommes la meilleure solution", et invite déjà à fêter sa victoire "on board". Est-ce là le dernier rebondissement de l'aventure SNCM ? Rien n'est moins sûr.

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