Portiques de sûreté Thalys : tous les voyageurs ne sont pas contrôlés (SNCF)

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  407  mots
Un mois après l'installation de portiques de sûreté gare du Nord à Paris et dans celle de Lille Europe, la SNCF combine contrôles systématiques et contrôles aléatoires, car elle ne parvient pas contrôler tous les passagers durant le temps d'embarquement fixé (20 minutes) et que les trains affichent un quart d'heure de retard en moyenne depuis l'installation des portiques.

Contrairement à ce qu'avait souhaité Ségolène Royal, la ministre en charge des transports, tous les voyageurs de Thalys ne passent pas sous les portiques détecteurs de métaux installés le 20 décembre dernier gare du Nord à Paris. Et les bagages ne sont pas non plus tous scannés au Rayon X.

Contrôles aléatoires

"Les quantités de gens sont telles, le temps est tellement réduit, que, physiquement, nous ne pouvons pas contrôler tout le monde", a indiqué vendredi la directrice générale de Voyages SNCF, Rachel Picard, lors d'une rencontre avec quelques journalistes. "Nous n'arrivons pas à contrôler tous les passagers en 20 minutes et nous faisons un mix entre les contrôles systématiques et les contrôles aléatoires", a-t-elle précisé .

Ceci, alors qu'une centaine personnes sont mobilisées pour effectuer ces contrôles.

700 passagers contrôlés en 20 minutes

Avec la mise en place de ces portiques de sûreté imposés par Ségolène Royal, l'objectif de Thalys était de contrôler 700 personnes durant le temps usuel d'embarquement de 20 minutes. Sept portiques ont été installés sur deux quais gare du Nord. Des portiques ont également été placés en gare de Lille Europe. Pour détecter les explosifs, des brigades cynophiles sont présentes au niveau des portiques.

Retards

Si la SNCF prend un peu de liberté avec la volonté du gouvernement, c'est pour éviter de dégrader davantage la ponctualité, laquelle a dérapé depuis la mise en place des portiques. "Nous prenons quasiment un quart d'heure (de retard) en moyenne (par train)", a déploré Rachel Picard.

Alors que Ségolène Royal déclarait en décembre que "s'il faut 5 minutes de plus pour la sûreté, les Français répondront favorablement", la SNCF ne veut pas allonger la durée d'embarquement de peur perdre une partie des voyageurs d'affaires, très fréquent sur cet axe. "Sur Paris-Bruxelles, si nous rajoutons une demi-heure au temps de parcours, ils (les clients professionnels, ndlr) prendront leur voiture", a expliqué Rachel Picard. Pour autant, s'ils perdurent, les retards risquent d'avoir également un impact commercial.

Reste à savoir comment réagira Ségolène Royal qui préconisait en décembre l'installation de tels portiques sur tous les trains circulant dans l'Hexagone. Un projet irréalisable pour la SNCF en raison des volumes de trafic, du nombre et de la conception des gares.