Pourquoi l'Etat monte au capital d'Air France KLM

Par latribune.fr  |   |  351  mots
L'Etat déboursera "entre 33,15 millions d'euros et 45,9 millions d'euros" pour acquérir "un maximum de 5.100.000" de titres Air France-KLM
Afin de faire adopter le principe des droits de vote doubles pour les actionnaires fidèles, Bercy a annoncé ce 8 mai l'achat de 5,1 millions actions supplémentaires de la compagnie aérienne dont l'Etat détient déjà 15,88%. Il avait procédé de même chez Renault.

Bercy insiste pour renforcer les pouvoirs des actionnaires fidèles aux fleurons français. A cette fin, l'Etat déboursera "entre 33,15 millions d'euros et 45,9 millions d'euros" pour acquérir "un maximum de 5.100.000" de titres Air France-KLM (représentant 1,7% du capital). Les ministres de l'Economie et des Finances en ont fait Etat ce vendredi dans un communiqué commune.

Objectif: renforcer ses positions au sein de la compagnie aérienne dont l'Etat détient déjà 15,88% afin de faire voter le principe des droits de vote double. Une mesure prévue dans le cadre de la loi dite "Florange" du 29 mars 2014, qui consiste à attribuer des droits de vote doubles pour toutes les actions détenues au nominatif depuis deux ans par le même actionnaire, sauf dérogation statutaire adoptée par les actionnaires à la majorité des deux tiers  Or, lors de la prochaine Assemblée des actionnaires le 21 mai, une résolution prévoyant l'inverse doit être soumise au vote.

"Reconquérir l'économie réelle"

Dans leur communiqué, les ministres Emmanuel Macron et Michel Sapin justifient ainsi leur décision:

La loi du 29 mars 2014 visant à reconquérir l'économie réelle prévoit que sauf décision contraire des assemblées générales, les actionnaires qui conservent leurs titres pendant au moins deux ans sont récompensés par l'octroi de droits de vote doubles.

Ces droits de vote doubles sont d'ores et déjà aujourd'hui une réalité au sein du portefeuille d'entreprises détenues par l'Etat et également dans plus de la moitié des entreprises du CAC 40.

Précédent Renault

Un mois plus tôt, Bercy a procédé de la même manière chez Renault. L'Etat a augmenté sa part de capital de 15% à 19,74%, pour faire échouer une résolution similaire qui était défendue par le patron de Renault Carlos Ghosn. Mais l'opération du gouvernement a fonctionné puisque la résolution visant à refuser le droit de vote double a ainsi été repoussée par 60,53% des actionnaires.

>> Renault : la montée au capital de l'État ne menace pas Nissan, écrit Macron à Ghosn