La SNCF passe commande à Alstom des premiers trains à hydrogène français

Par AFP  |   |  493  mots
Alstom va concrètement installer une chaîne de traction à hydrogène sur un modèle éprouvé dans les TER français (appelé Coradia Polyvalent par le constructeur national et Regiolis par la SNCF): longs de 72 mètres, ces trains de quatre voitures offriront 218 places assises "et les mêmes performances dynamiques et de confort que la version bimode électrique-diesel", selon le communiqué. (Crédits : Alstom)
Ce sont 12 premiers trains à hydrogène français qui ont été commandés par la SNCF pour le compte de quatre régions de France. Le président d'Alstom France Jean-Baptiste Eyméoud envisage "les premiers essais sur voie fin 2023, et a priori une mise en service commerciale en 2025".

Lancé en Allemagne en 2018, le train à hydrogène va enfin démarrer en France. Ce jeudi, la SNCF a passé commande à Alstom, pour le compte des régions Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est et Occitanie, des 12 premiers trains à hydrogène français, dont les premiers essais sont annoncés fin 2023.

Ces trains bimodes, capables de rouler sous caténaires en traction électrique et en mode hydrogène, auront une autonomie allant jusqu'à 600 km sur les lignes non-électrifiées, sans polluer, ont indiqué les parties prenantes jeudi dans un communiqué.

Lire aussi : Le train à hydrogène sera bien expérimenté sur la ligne Lyon-Clermont Ferrand

Le président d'Alstom France Jean-Baptiste Eyméoud envisage "les premiers essais sur voie fin 2023, et a priori une mise en service commerciale en 2025".

Lire aussi : Le train à hydrogène va être testé près de Toulouse

Trois trains pour chacune des quatre régions initiatrices

Le contrat s'élève pour Alstom à 190 millions d'euros pour 12 rames. Il prévoit la fourniture de trois trains à chacune des quatre régions pionnières, auxquels pourraient s'en ajouter deux en option pour le Grand Est.

Lire aussi : "En privatisant les TER, nous allons économiser entre 15 % et 30 % par rapport à la SNCF" Jean Rottner, président de la région Grand-Est

Alstom va concrètement installer une chaîne de traction à hydrogène sur un modèle éprouvé dans les TER français (appelé Coradia Polyvalent par le constructeur national et Regiolis par la SNCF): longs de 72 mètres, ces trains de quatre voitures offriront 218 places assises "et les mêmes performances dynamiques et de confort que la version bimode électrique-diesel", selon le communiqué.

Les régions --qui financent les trains-- profitent d'un contrat-cadre existant depuis 2011 pour acheter des rames, via la SNCF.

Alstom, pionnier de la traction à hydrogène

Alstom fait figure de pionnier dans le train à hydrogène, avec une technologie mise au point dans son usine de Tarbes. Il a fait circuler ses premiers prototypes en Allemagne en 2018 et y est maintenant entré dans une phase industrielle, avec 41 commandes à ce jour.

Lire aussi : En finir avec les locomotives diesel : Alstom lance le premier train à hydrogène du monde

Ces trains mélangent de l'hydrogène embarqué à bord et de l'oxygène présent dans l'air ambiant, grâce à une pile à combustible installée dans la toiture qui produit l'électricité nécessaire à la traction de la rame. Ils ne rejettent que de la vapeur d'eau.

"C'est une étape supplémentaire vers le +zéro émission+ dans le transport public ferroviaire", a relevé Christophe Fanichet, le PDG de SNCF Voyageurs.

Lire aussi : Déjà plus de 70 projets d'hydrogène vert en France

Près de 1.100 TER utilisent actuellement du diesel, dont la SNCF veut se débarrasser d'ici à 2035. La compagnie teste également diverses formules utilisant des batteries et des carburants "verts" comme le colza.

Lire aussi : Hydrogène : le train se convertit aussi, l'avion y réfléchit sérieusement