Qatar Airways lance Air Italy et enfonce encore un peu plus Alitalia

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  351  mots
Basée à Milan-Malpensa, Air Italy entend se développer non seulement sur les lignes intérieures mais aussi sur les liaisons intercontinentales. (Crédits : Meridiana / Twitter)
Nouvelle vie pour Meridiana. Rebaptisée Air Italy après l'entrée de Qatar Airways dans son capital, la compagnie sicilienne entend développer son activité au départ de Milan-Malpensa en ouvrant des vols intérieurs et des vols intercontinentaux. Un coup dur pour Alitalia.

Alors qu'elle est placée sous administration judiciaire dans l'attente d'un éventuel repreneur de tout ou partie de son activité et qu'elle n'est en vie que par les aides reçues depuis 10 mois par l'Etat italien, Alitalia, voit débarquer une concurrence dont elle se serait bien passée. Déjà assaillie par les compagnies à bas coûts et le TGV, la compagnie italienne devra également composer, si elle survit, avec une concurrence italienne accrue.

Des vols intercontinentaux

Rebaptisée Air Italy après l'entrée dans son capital de Qatar Airways à hauteur 49%, la compagnie italienne Meridiana affiche en effet de grosses ambitions dans le ciel italien. Basée à Milan-Malpensa, Air Italy entend se développer non seulement sur les lignes intérieures mais aussi sur les liaisons intercontinentales. Sa direction entend disposer de 50 avions d'ici à 2022 pour transporter à cet horizon 10 millions de passagers. Au cours des trois prochaines années, 20 Boeing B737 MAX vont intégrer sa flotte tandis que 5 A330 de Qatar Airways lui seront loués ("au prix du marché" assure la compagnie du Golfe) pour ouvrir des vols long-courriers. Bien que la viabilité d'un tel projet interpelle, il est clair que le soutien dont disposera Air Italy de son nouvel actionnaire peut lui permettre de jouer les trouble-fêtes.

Trois candidats à la reprise d'Alitalia

S'il ne compromet pas la vente d'Alitalia, le développement d'Air Italy va forcément avoir une incidence sur la valeur de la compagnie -déjà faible-, qui pour un grand nombre d'observateurs, se limite à celle des créneaux horaires de décollage et d'atterrissage à l'aéroport de Milan-Linate. Trois groupes ont déposé une offre de reprise partielle ou totale. Lufthansa, le fonds américain Cerberus et EasyJet. Et il est clair qu'Air France-KLM redoute qu'Alitalia soit racheté par Lufthansa, déjà puissant en Italie du Nord. Notamment aux conditions imposées par le groupe allemand. Lufthansa aurait proposé 250 millions d'euros pour reprendre l'essentiel de la flotte et la moitié des effectifs d'Alitalia. Un projet qui inquiète Air France-KLM qui travaille avec sa partenaire Delta pour tenter de maintenir Alitalia dans Skyteam.