Si la grève à la SNCF dégénère, l'Etat pourrait renoncer à privatiser ADP et la FDJ

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  273  mots
Selon notre confrère du Monde, la présentation de la loi Pacte qui doit définir les modalités des privatisations envisagées est décalée. Si les grèves à la SNCF dégénèrent, ADP et la Française des jeux pourraient ne pas figurer dans le texte, indiquerait-on à Bercy.

Le gouvernement va-t-il faire volte-face sur la privatisation d'ADP ? Dossier phare du programme de privatisations envisagé dans la loi Pacte (plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises), la privatisation du gestionnaire des aéroports parisiens pourrait être retirée du projet, selon notre confrère du Monde si la situation devait se dégrader à la SNCF.

«Si la grève à la SNCF dégénère, on ne mettra pas la privatisation d'ADP et de la FDJ dans le texte, on ne va pas mettre de l'huile sur le feu », a expliqué au quotidien du soir une source de Bercy.

Calendrier décalé

Reste à savoir ce que l'on entend par « dégénère ». On n'en est pas là. Pour l'heure, la présentation de la loi en conseil des ministres ne cesse d'être décalée. Elle est désormais prévue au cours de la deuxième quinzaine de mai, avec plus d'un mois de retard par rapport au calendrier initial.

Les informations du Monde interviennent seulement deux jours après des déclarations du ministre des Finances, Bruno Le Maire, à l'Assemblée nationale, dans lesquelles il promettait des mécanismes de régulation fort pour conserver le contrôle des entreprises stratégiques.

Si l'Etat devait renoncer à privatiser ADP et la Française des Jeux, il se priverait d'un sacré pactole, alors que les recettes des privatisations doivent alimenter le fond de 10 milliards d'euros pour l'innovation de rupture lancé en début d'année. Valorisé à 17,7 milliards d'euros en Bourse aujourd'hui, ADP pourrait être vendu sur la base d'une valorisation avoisinant les 25 milliards d'euros selon certains observateurs.