SNCF : la fin du statut des cheminots permettrait d'économiser 100 millions par an

Par latribune.fr  |   |  310  mots
Elisabeth Borne considère la remise en cause du statut des cheminots comme non négociable. Il concerne actuellement 131.000 personnes, sur 147.000 employés de la SNCF en France. (Crédits : Reuters)
Selon la SNCF, ce statut, particulièrement protecteur, représenterait le tiers des quelque 27% de surcoût calculés par rapport à la concurrence, a indiqué la ministre des Transports.

La fin du recrutement des cheminots au statut au 1er janvier 2020 permettra à la SNCF de substantielles économies, selon  la ministre des Transports Elisabeth Borne. "Ce sont des économies à venir qui ont été chiffrées à une centaine de millions d'euros par an dans les dix prochaines années", a indiqué mardi Elisabeth Borne sur franceinfo au moment où débute le huitième épisode de grève depuis début avril.

Point non négociable

L'extinction du statut des cheminots est pour le gouvernement un point non négociable de sa réforme du secteur ferroviaire. Les syndicats, au contraire, y sont viscéralement attachés. Particulièrement protecteur, mais rigide, ce statut représenterait selon les calculs de la direction de la SNCF le tiers des quelque 27% de surcoût calculés par rapport à ses concurrents. Il concerne actuellement 131.000 personnes, sur 147.000 employés de la SNCF en France.

Il définit les bases du contrat de travail des cheminots et fixe l'essentiel des garanties collectives: conditions d'embauche, rémunération, déroulement des carrières selon des grilles très strictes, mobilité, congés, droit syndical, sanctions disciplinaires. Les cheminots qui en bénéficient actuellement, et les nouveaux arrivants jusqu'à la fin 2019, en garderont les avantages.

Reprise de la dette par l'Etat

Sur l'allègement de la dette de la SNCF, qui sera reprise progressivement par l'Etat à partir de 2020, Elisabeth Borne a assuré qu'elle n'occasionnerait "pas de nouveaux impôts" pour les contribuables. Ce seront "des économies ailleurs" pour payer les intérêts de cette dette, a-t-elle dit sans plus de précision.

La ministre des Transports doit rencontrer vendredi les syndicats qui le souhaitent pour discuter des amendements à la réforme ferroviaire qui sera discutée au Sénat à la fin du mois. Le Premier ministre Edouard Philippe les a invités, lui, le 24 ou le 25 mai.