SNCF : les syndicats s'inquiètent d'un "dumping social sur la sécurité"

Par latribune.fr  |   |  305  mots
Ce texte, très technique, institue un changement dans la manière d'appréhender la sécurité dans la branche ferroviaire, selon les syndicats. Auparavant considérée par "métier" (certains étant rattachés à une fonction de sécurité et d'autres non), elle est maintenant considérée par "tâche".
Six syndicats du ferroviaire ont récemment demandé au gouvernement la suspension d'un arrêté selon eux "dangereux" pour la sécurité ferroviaire, selon la CGT.

Les syndicats montent au créneau. Dans une lettre commune adressée fin octobre au secrétariat d'Etat aux Transports, six organisations (CGT, Unsa, SUD, FO, CFE-CGC et CFTC) qualifient de "dangereux" le texte définissant les tâches de sécurité autres que la conduite des trains, pour lesquelles les agents doivent avoir une habilitation, a appris jeudi l'AFP auprès de la CGT. Ce texte qui date de mai 2015 a donné lieu à l'écriture d'un "guide relatif aux tâches de sécurité autres que la conduite des trains".

"Les exploitants ferroviaires sont dans les starting-blocks, SNCF Mobilités en tête, pour profiter de l'abaissement des normes sociales et de la qualification professionnelle au détriment de la sécurité que permet l'arrêté du 7 mai 2015", écrivent-ils.

La sécurité : une "tâche" ou un "métier" ?

Ce texte, très technique, institue un changement dans la manière d'appréhender la sécurité dans la branche ferroviaire, selon les syndicats. Auparavant considérée par "métier" (certains étant rattachés à une fonction de sécurité et d'autres non), elle est maintenant considérée par "tâche". "C'est la division du travail la plus basse", s'insurge Pierre-Michel Muzelle (CGT), qui craint un risque de "dumping social avec la sécurité".

L'arrêté distingue pour la sécurité des "tâches essentielles" soumises à une habilitation (critères professionnels, physiques et psychologiques) définie par le ministère des Transports, des tâches "non essentielles". Pour ces dernières, les aptitudes requises peuvent être fixées directement par les exploitants ferroviaires.

"Pour nous, c'est inacceptable", clame Erik Meyer, secrétaire fédéral de SUD-Rail. "Ou cela relève de la sécurité ou cela n'en relève pas mais il ne peut pas y avoir de position intermédiaire".

(Avec AFP)