SNCF : un rapport pointe le temps de travail "excessif" de certains cadres

La charge de travail d'une partie des cadres de la SNCF est parfois mal encadrée et leur temps de travail "excessif", selon une enquête réalisée à la demande du comité d'entreprise dans le cadre des négociations autour d'un forfait jours.
La SNCF souhaite parvenir à un accord sur le forfait jours avant début décembre. Entre 23.000 et 30.000 salariés pourraient être éligibles, selon le périmètre retenu.

Le travail des cadres mal encadré ? C'est l'une des conclusions d'une enquête réalisée à la demande du comité d'entreprise dans le cadre des négociations autour d'un forfait jours. Cette étude qualitative réalisée par le cabinet d'expertise Secafi, consultée par l'AFP, montre que le temps de travail hebdomadaire n'est "souvent pas mesuré", et sous-évalué par les cadres et agents de maîtrise, qui ont tendance à ne pas prendre en compte les tâches réalisées le soir ou le week-end. Elle met en garde contre "la pression individuelle intériorisée des individus vis-à-vis d'eux-mêmes", qui conduit à des excès.

Ce rapport doit faire l'objet de discussions jeudi entre les organisations syndicales et la direction. Il est basé sur 91 entretiens d'agents de maîtrise et cadres de la SNCF de neuf établissements français, réalisés entre le 11 et le 19 octobre.

Entre 50 et 65 heures par semaine

Certains salariés affirment ainsi travailler entre 50 et 65 heures par semaine, un investissement jugé "excessif" par le rapport. La part des personnels concernés n'est cependant pas précisée.

Pour SUD-Rail, hostile au principe même du forfait jours, ces résultats reflètent des "inquiétudes sur des temps de travail excessif, la surcharge de travail, la non déconnexion et les pressions subies." Soulignant les "proportions" des "dérives" constatées, la CGT s'est dite "particulièrement inquiète" si un accord sur le forfait jours était entériné. 

Pour la CFDT, ces résultats prouvent qu'il existe des dysfonctionnements mais considère, au contraire, qu'ils peuvent être réglés dans le cadre des négociations en cours sur le forfait jours. 

L'ancienne réglementation du personnel "non soumis à tableau de service", rendue caduque par la réforme ferroviaire, "c'est le forfait jours mais sans les outils de protection et de contrôle", souligne Didier Aubert, secrétaire général de la CFDT. Le syndicat entend parvenir à l'application de mécanismes d'encadrement de la durée du travail, comme le demande la loi, en proposant son propre projet.

L'Unsa, qui détient les 30% de voix nécessaires pour signer seule un accord si les forfaits jours n'étaient proposés qu'aux cadres et agents de maîtrise, souhaite que ce rapport permette "des discussions bien au-delà du seul forfait jours", notamment sur l'articulation entre vie professionnelle et vie privée.

Une hausse des salaires ?

Le syndicat affirme que sa signature "dépendra de ce qui sera mis sur la table, notamment concernant la rémunération". Selon l'Unsa, la direction proposerait une hausse de 0,9% des salaires, ce qu'il juge insuffisant.

Interrogée par l'AFP, la SNCF n'a pas souhaité réagir avant la réunion prévue jeudi. L'entreprise souhaite parvenir à un accord sur le forfait jours avant début décembre. Entre 23.000 et 30.000 salariés pourraient être éligibles, selon le périmètre retenu.  L'encadrement du forfait jours, régime dérogatoire à la durée légale hebdomadaire et aux durées maximales (quotidienne et hebdomadaire), a été renforcé par la loi travail promulguée en août.

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Commentaires 10
à écrit le 14/11/2016 à 17:30
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quand aux autres, avec leur 70 jours de RTT annuels, ils ont le temps de souffler un peu...

à écrit le 10/11/2016 à 17:23
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....mais pas des chauffeurs qui oublient parfois qu' ils ont un train à faire rouler....

à écrit le 10/11/2016 à 15:49
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"une enquête réalisée à la demande du comité d'entreprise dans le cadre des négociations autour d'un forfait jours" Des cadres cheminots en surcharge de travai vaut mieux en rire. Les cheminots et leurs syndicats à peine arrivé sur leur lieu de trava...

le 10/11/2016 à 17:40
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cela fait deja quelques annees que le fret est liberalisee toute les entreprises y travaillant sont en perte . le but c est de travailler pour vivre ou l inversse ?. apparemment vous avez choisi que les autres travaille pour vous.

le 12/11/2016 à 10:34
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"RIRE" , vous ne me faites pas ... rire ! Au delà de votre idéologie inculquée par je ne sais qui et comme le rappelle très justement "réponse de step" , les sociétés privées ferroviaires sont déjà fortement implantées en France dans le secteur FRET...

à écrit le 10/11/2016 à 15:03
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Les cadres font comme ils veulent, cela s'appelle la liberté. Personnellement c'est minimum 60h par semaine au forfait jour. L'entreprise essaie de nous limiter en bloquant les badges car ils on peur de l'inspection du travail donc on travaille de ch...

le 10/11/2016 à 16:01
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Quelle idée de travailler autant en France avec une confiscation systématique des revenus, il suffit de diminuer son temps de travail.

le 11/11/2016 à 13:28
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"Les cadres font comme ils veulent, cela s'appelle la liberté." Votre définition de la liberté me semble problématique. Êtes-vous libre lorsque ce qui vous pousse à faire le choix de travailler 60h minimum semble n'être que la contrainte exercé...

à écrit le 10/11/2016 à 12:02
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C'est la tendance générale, politique économique néolibérale à marche forcée oblige, on travaille plus dans de plus mauvaises conditions pour gagner moins. A un moment cela ne pourra plus durer.

à écrit le 10/11/2016 à 11:31
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Parmi les salariés, les cadres sup non dirigeants sont pris entre deux feux. Ils doivent effectuer tout le boulot que les non-cadres arrêtent à 4h pile ou parce qu' ils doivent prendre leurs RTT, ou sont en arrêt maladie. Ils le font sous peine d'...

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