SNCM : le tribunal de commerce rejette toutes les offres de reprise, et s'oppose à Bruxelles

Par latribune.fr  |   |  526  mots
Les juges consulaires ont finalement décidé de reporter leur décision, précisant qu'une audience aura lieu le 25 septembre afin d'examiner les nouvelles offres de reprise.
Malgré le rappel à l'ordre de Bruxelles, le tribunal de commerce de Marseille a finalement rejeté, mercredi 10 juin, les trois offres de reprise de la compagnie maritime en redressement judiciaire depuis novembre 2014.

Le feuilleton, en suspens, se transforme en incertitude. La justice a finalement rejeté les trois offres de reprises mercredi 10 juin, et ce malgré le rappel à l'ordre de Bruxelles soulignant "que la prolongation d'observation pour une période de 3 ou 4 mois soulèverait des difficultés". Il y a quelques jours, le Premier ministre Manuel Valls, en déplacement à Marseille n'avait pas hésité à faire part de son optimisme sur l'épineux dossier, assurant qu'une solution était "à portée de main". Le dénouement attendu n'a finalement pas eu lieu.

Le tribunal de commerce de Marseille a également demandé aux administrateurs judiciaires de procéder à un nouvel appel d'offres de reprise, et annoncé qu'une nouvelle audience aurait lieu le 25 septembre pour examiner les nouvelles offres de reprise qui lui seront soumises, comme le rapporte l'AFP.

CFE-CGC et CGT satisfaits de cette décision

Suite à cette annonce, Maurice Perrin, le représentant synbdical CFE-CGC s'est félicité de cette décision : "On enregistre avec satisfaction le fait que le tribunal n'a pas cédé aux pressions".

De son côté, Jean-François Simmarano, délégué syndical CGT des personnels sédentaires a fait savoir que la saison estivale -qui représente plus de la moitié de son chiffre d'affaires annuel- ne serait pas perturbée, estimant qu'il n'y avait "plus de frilosité à avoir pour leurs clients : il n'y aura pas de liquidation et pas de conflit lié à une reprise qui aurait été pipée". Pour rappel, l'été dernier une grève avait paralysé le trafic entre le continent et la Corse pendant les vacances d'été.

Le 26 mai, les organisations syndicales avaient fait savoir qu'elles rejetaient les offres des trois candidats à la reprise, les jugeant "largement insuffisantes" sur le nombre de salariés repris, et avaient déposé un préavis de grève de 24h renouvelables pour la journée du 11 juin, soit le lendemain de la décision du tribunal.

Fin mai, Brice Robin approuvait l'offre du mexicain Baja Ferries

Le 22 avril, les juges consulaires avaient tout simplement refusé d'entendre les offres des repreneurs ne les estimant pas abouties. Un mois plus tard, le mercredi 27 mai, dans le cadre d'une audience à huis clos, Brice Robin, le procureur de Marseille avait donné sa préférence à l'offre de Daniel Berrebi, dirigeant du groupe mexicain Baja Ferries, tout en prenant en considération celle du transporteur corse Rocca. Brice Robin avait en revanche écarté l'offre de reprise de Christian Garin, l'ancien directeur du port de Marseille.

Mais, coup de théâtre, quelques jours seulement avant la décision du tribunal de commerce de Marseille, deux nouveaux candidats à la reprise faisaient connaître leur intérêt pour la compagnie maritime. La première de ces nouvelles propositions émanait du groupe Stef-TFE, spécialiste européen de la logistique et du froid, également propriétaire de la Compagnie méridionale de navigation, partenaire historique de la SNCM. La seconde est venue d'un consortium économique corse représentant "60% du trafic maritime corse", qui a adressé une lettre, en date du 5 juin, au procureur de Marseille - un courrier rendu public le lundi 8 juin, dans le quotidien insulaire Corse-Matin.