Valérie Pécresse n'exclut pas une hausse du pass Navigo face à la flambée des prix de l'énergie

Par latribune.fr  |   |  617  mots
Si Valérie Pécresse « refuse » d'augmenter « le Navigo à 100 euros », elle n'exclut pas une hausse des tarifs pour autant. (Crédits : GONZALO FUENTES)
Île-de-France Mobilités (IDFM) doit trouver 750 millions d'euros pour faire face à l'augmentation des coûts d'exploitation des transports publics franciliens. Si sa présidente évoque un prix de 100 euros pour aussitôt affirmer qu'elle "refuse" de faire grimper le prix de l'abonnement mensuel à un tel montant, une hausse du tarif n'est cependant pas exclue. Valérie Pécresse appelle également l’État et les collectivités locales à contribution.

Il n'y a pas que les ménages qui risquent de voir leur facture d'énergie flamber. Ile-de-France Mobilités (IDFM) s'inquiète de comment elle va pouvoir financer le surcoût engendré par la flambée des prix du gaz et de l'électricité. Sa présidente, Valérie Pécresse, a indiqué, ce mercredi, devoir trouver 750 millions d'euros pour faire face à l'augmentation des coûts d'exploitation des transports publics franciliens.

« Nous allons avoir face à nous la déferlante 2023 », a-t-elle alerté lors d'une conférence de presse. » La hausse absolument colossale des prix de l'énergie va déferler sur les transports du quotidien. »

Concrètement, « pour Ile-de-France Mobilités, ça se traduit par une hausse de 950 millions d'euros des coûts pour l'exploitation du réseau » -sur près de 11 milliards d'euros actuellement-, la flambée des prix subie par les opérateurs de transports étant répercutée dans les contrats passés avec l'autorité régionale des transports, a-t-elle expliqué, précisant qu'IDFM a « trouvé 200 millions d'euros en interne ». Elle entend, en effet, récupérer « exceptionnellement » 200 millions d'euros auprès de la RATP et de la SNCF qui ont dégagé des marges plus importantes que prévu en Ile-de-France. « Il nous reste 750 millions à trouver », a-t-elle conclu.

Une des solutions consisterait à réduire le trafic, mais Valérie Pécresse s'y oppose. « Il n'est pas question pour nous de baisser l'offre », a-t-elle assuré. D'autant qu'elle a déjà été légèrement réduite aux heures creuses, tandis que la fréquentation ne dépasse toujours pas les 80% de son niveau d'avant la crise sanitaire du Covid-19.

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Augmenter « le moins possible » le prix du pass Navigo

Pour la présidente de la région Ile-de-France, il faut « un juste partage de l'effort », mais tout à la fois veut contenir la hausse des prix pour les particuliers :

« Je refuse le Navigo à 100 euros. »

Ce montant, dont le calcul n'est pas détaillé, correspondrait à une augmentation de 25 euros de l'abonnement mensuel qui coûte déjà 75,20 euros (+33%). En campagne pour les élections régionales, Valérie Pécresse avait assuré, en 2015, qu'elle ne toucherait pas au prix de l'abonnement. Ce dernier avait toutefois été augmenté à plusieurs reprises pour atteindre, en 2017, le tarif actuel de 75,20 euros. Et il pourrait grimper davantage.

« Ce que je veux, c'est augmenter le Navigo le moins possible », a ensuite nuancé Valérie Pécresse, n'excluant donc pas de relever son prix.

Elle a d'ailleurs rappelé qu'il n'avait pas varié depuis cinq ans et que les associations d'usagers n'étaient pas hostiles à une augmentation modérée.

L'État et les collectivités locales appelés à contribuer davantage

Mais ils ne seront pas les seuls à supporter la hausse des prix de l'énergie. Valérie Pécresse appelle également l'État à contribuer de manière plus importante pour combler le manque. Elle demande, ainsi, une baisse de la TVA de 10% à 5,5%, ce qui permettrait de récupérer 150 millions d'euros. « J'ai senti une réticence du gouvernement » sur ce point, a-t-elle admis, indiquant avoir présenté ses propositions à la Première ministre Élisabeth Borne et au ministre délégué aux Transports Clément Beaune.

Elle envisage également une contribution supplémentaire de 100 millions d'euros des collectivités locales, la région Ile-de-France qu'elle préside et les départements franciliens. La dirigeante veut aussi augmenter le versement mobilité (VM), une taxe sur la masse salariale des entreprises de plus de 11 salariés, en ciblant surtout celles implantées au cœur de l'agglomération parisienne. Cette mesure pourrait rapporter de 250 à 300 millions, selon elle.

(Avec AFP)