Climat : Ikea, Microsoft, Nestlé...200 entreprises appellent les États à respecter leurs engagements

Par latribune.fr  |   |  636  mots
Selon l'ONU, les engagements actuels des différents pays laissent la planète sur la trajectoire d'un réchauffement catastrophique de 2,8°C. (Crédits : Reuters)
Des grandes entreprises comme Ikea, Microsoft, Bayer, EDF, H&M, Ikea, Nestlé, Saint-Gobain, Unilever, ou encore Volvo ont signé samedi un appel demandant aux gouvernements de respecter les objectifs de l'accord de Paris, à savoir contenir l'élévation des températures nettement sous 2°C, si possible à 1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Pour orienter le monde des affaires, il est important de conserver un objectif clair de 1,5°C, selon la directrice générale de la coalition d'entreprises engagées en faveur du climat « We Mean Business ».

Limiter le réchauffement à « 1,5°C est une limite, pas un objectif ». Des grandes entreprises comme Ikea, Microsoft, Bayer, EDF, H&M, Ikea, Nestlé, Saint-Gobain, Unilever, ou encore Volvo ont signé samedi un appel exhortant les gouvernements à respecter leurs engagements dans la lutte contre le changement climatique.

Les gouvernements du monde entier se sont mis d'accord en 2015 pour tenter de limiter l'augmentation moyenne de la température mondiale à 1,5°C dans le cadre de l'Accord de Paris, considéré comme une avancée majeure dans la lutte contre le changement climatique. Mais les émissions de gaz à effet de serre n'ont pas cessé d'augmenter depuis et, selon les scientifiques, l'objectif fixé risque de ne pas être atteint sans des réductions rapides et importantes.

Selon l'ONU, les engagements actuels des différents pays laissent la planète sur la trajectoire d'un réchauffement catastrophique de 2,8°C. Soit bien au-delà des objectifs de l'accord de Paris, pierre angulaire de la lutte contre le changement climatique. Un rapport de référence publié vendredi a renforcé le sentiment d'urgence, calculant que les émissions de gaz à effet de serre issus de la combustion d'énergies fossiles vont à nouveau atteindre des records en 2022.

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Un objectif clair de 1,5°C pour orienter le monde des affaires

« Nous avons besoin que les gouvernements, à commencer par les économies les plus avancées du monde, maintiennent leur engagement à limiter le réchauffement à 1,5°C et à agir rapidement pour le mettre en œuvre », indique cette déclaration, signée par 200 entreprises, dont certaines issues de secteurs pointés pour leur impact environnemental négatif, et aussi par des institutions comme la Chambre de commerce internationale.

« C'est une initiative importante qui souligne que nous devons considérer 1,5° non comme un objectif ou quelque chose de vague mais comme la limite pour un monde vivable », a déclaré devant des journalistes l'ancienne présidente irlandaise, Mary Robinson, qui dirige les « Sages », un groupe fondé par Nelson Mandela réunissant d'anciens responsables œuvrant pour la paix dans le monde. « Cela s'adresse aux gouvernements, ceux ici à la COP qui n'ont pas encore relevé leurs ambitions nationales comme ils l'avaient promis à Glasgow, et en particulier le G20 qui va se réunir la semaine prochaine » à Bali, a expliqué Mary Robinson.

« Il est vraiment, vraiment important que les gouvernements commencent à prendre au sérieux leurs responsabilités pour diviser par deux les émissions mondiales d'ici 2030, alors qu'elles augmentent. C'est de la folie! », s'est-elle exclamé.

María Mendiluce, directrice générale de la coalition d'entreprises engagées en faveur du climat « We Mean Business », a souligné qu'il était important de conserver un objectif clair de 1,5°C pour orienter le monde des affaires. « Une fois que vous vous êtes fixé un budget et une limite, alors vous pouvez délivrer des résultats », a-t-elle fait valoir.

Quelques pays encore opposés à cet objectif de 1,5°C

Toutefois, cet objectif ne fait pas encore totalement l'unanimité. Quelques pays se sont opposés à la mention de cet objectif mondial de limitation du réchauffement à 1,5°C dans le texte officiel du sommet de la COP27 en Égypte, a déclaré samedi l'envoyé spécial des États-Unis pour le climat, John Kerry. « Il y a très peu de pays, mais quelques-uns, qui ont soulevé la question de ne pas mentionner tel ou tel mot », a-t-il déclaré lors d'une conférence. « Mais le fait est que, dans le document de Glasgow qui a été adopté, les termes sont là. Et je sais (...) que l'Égypte n'a pas l'intention d'être le pays qui acterait un recul par rapport à ce qui a été réalisé à Glasgow », a ajouté John Kerry en référence au sommet de la COP de l'année dernière, en Écosse.

(Avec AFP et Reuters)