Climat : accord à Cancún

Par latribune.fr  |   |  453  mots
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Réunis à Cancún, 190 états ont réussi à se mettre d'accord pour lancer un Fonds vert pour aider les pays en développement.

Près de 200 pays réunis sous l'égide de l'ONU ont adopté ce samedi dans la station balnéaire de Cancun (Mexique) un texte déclinant une série de mécanismes pour lutter contre le changement climatique. Le point fort de cet accord préliminaire est la création d'un Fonds vert pour aider les pays en développement à s'adapter au changement climatique qui provoque inondations, sécheresse et montée du niveau des eaux. Le document présente également des mesures pour la protection des forêts tropicales et le partage des technologies vertes comme le solaire ou l'éolien.

Un an après l'échec du sommet de Copenhague, l'accord de Cancun "ouvre une nouvelle ère pour la coopération internationale sur le changement climatique", a estimé la ministre mexicaine des Affaires étrangères, Patricia Espinosa. Toutefois, l'accord obtenu est a minima puisqu'il ne prévoit aucun engagement à prolonger au-delà de 2012 le protocole de Kyoto, qui fixe des objectifs contraignants aux seuls pays industrialisés, à l'exception des Etats-Unis. Les pays riches et pauvres sont en désaccord sur l'avenir du protocole et renvoient à 2011 la résolution de leur conflit. Le Japon, la Russie et le Canada ont déjà prévenu qu'ils ne prolongeraient pas le protocole de Kyoto et ont réclamé un nouveau traité incluant les autres pays émetteurs de gaz à effet de serre, à commencer par les Etats-Unis, la Chine et l'Inde.

En dépit de l'enthousiasme suscité par ce texte parmi les pays participants, qui fait oublier Copenhague, cet accord n'a pas été adopté par la Bolivie, seul pays à s'être prononcé contre le texte. "La règle pour l'adoption est le consensus", a pourtant rappelé le négociateur bolivien Pablo Solon, évoquant ainsi un " précédent funeste ". La Bolivie estime que ce document "autorise une progression de la température moyenne, qui exposera davantage de gens à la mort", avait déjà affirmé le délégué bolivien. Quelques jours plus tôt à Cancun, le président Evo Morales avait accusé les pays industrialisés de commettre un " écocide ". 

Mais, selon Patricia Espinosa, "la règle du consensus ne signifie pas l'unanimité, ni qu'une délégation puisse prétendre imposer un droit de veto sur une volonté qui avec tant de travail a été accomplie". Selon Jake Schmidt, de l'ONG Conseil de défense des ressources naturelles (NRDC), "l'accord est trouvé. Il y aura probablement une note en bas de page disant que la Bolivie l'a contesté"."Nous avons maintenant un texte qui n'est pas parfait mais qui constitue sans aucun doute une bonne base pour aller de l'avant", a commenté pour sa part Todd Stern, chef de la délégation américaine.