L'Ecosse vise une électricité 100% renouvelable en 2020

Par Dominique Pialot  |   |  414  mots
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Le pays n'envisage pas de construire de nouvelles centrales nucléaires. Selon les prévisions du ministère de l'Energie, la facture annuelle d'électricité verte sera inférieure à ce qu'elle est aujourd'hui.

Le ministre écossais de l'énergie Fergus Ewing a présenté lundi 5 mars une feuille de route concernant la production d'électricité, dont l'objectif le plus frappant vise 100 % d'électricité issues de sources d'énergie renouvelables en 2020.
Le même document prévoit d'équiper les centrales thermiques de systèmes de captage et stockage de CO2 (CSC) pour une production d'au moins 2 ,5 GW (gigawatts).
Il confirme par ailleurs que le nucléaire disparaîtra à moyen terme du mix énergétique écossais, et que le pays, qui  possède deux  centrales atomiques, n'en construira pas d'autre .
D'après le ministre, il s'agit surtout avec cette étude de démontrer la faisabilité d'une électricité  100 % verte. Car certains en doutent, notamment pour des raisons financières et industrielles. Fergus Ewing s'est pour sa part montré très déterminé pour atteindre cet objectif.
A rebours des critiques les plus fréquentes émises à l'encontre des énergies renouvelables, le rapport anticipe une facture d'électricité annuelle moyenne de 100 livres sterling inférieure au montant actuel.

S'affranchir de la tutelle anglaise

Mais l'un des points clés de la feuille de route consiste sans doute à élaborer et imposer pour les nouvelles centrales de production d'énergie, des standards d'émissions de CO2 propres à l'Ecosse et donc différents de ceux en vigueur dans le reste du Royaume-Uni. En Ecosse, les nouvelles centrales sont d'ores et déjà contraintes de s'équiper dès leur entrée en fonctionnement de systèmes de CSC capables d'absorber le CO2 correspondant à une capacité de production de 300 MW.
Ces déclarations ont reçu un bon accueil des producteurs d'énergie et du gestionnaire du réseau. Ils estiment en effet qu'elles leur donnent de la visibilité et qu'elles constituent une source de croissance économique et de création d'emplois.
Certains s'inquiètent néanmoins du risque que courrait une Ecosse indépendante au regard de ces enjeux. Elle perdrait dans l'opération une enveloppe de subventions dédiées aux énergies vertes estimée à 4 milliards de livres sterling (3,03 milliards d'euros), ce qui mettrait en danger la capacité du pays à opérer sa mutation vers une économie décarbonée.

Le gouvernement écossais a déjà rejeté ces arguments par le passé, évoquant d'autres études affirmant que l'Ecosse indépendante serait à même d'attirer les investissements nécessaires. C'est à espérer, car ses ambitieux projets en matière d'éolien maritime, l'un des principaux gisements d'énergies renouvelables,  exigent  des investissements conséquents.