Le solaire sera compétitif avec les énergies conventionnelles dès 2014

Par Dominique Pialot  |   |  580  mots
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Alors que le secteur traverse une grave crise de croissance, une nouvelle étude de l'institut de recherche Globaldata montre qu'en atteignant la parité réseau aux Etats-Unis et en Chine, l'énergie solaire sera compétitive dans les deux ans.

Entre 2009 et 2011, les capacités de production d'énergie solaire installées dans le monde ont doublé, pour atteindre 69.202 MW. Et cette progression devrait non seulement se poursuivre avec la transformation du solaire en marché de masse dans des pays tels que la Chine ou les Etats-Unis. Pour les experts de Globaldata, c'est dès 2014 que le prix de l'électricité produite par certains projets solaires américains sera équivalent à celui de sources d'énergie conventionnelles (charbon, centrales à cycle combiné ou nucléaire). Et cette "parité réseau" devrait concerner l'ensemble du territoire américain d'ici à 2017. L'évolution en Chine pourrait être comparable, avec une parité réseau dans la plupart des régions à partir de 2015 ou 2016.

Comparer le coût des différentes énergies

Désignée comme le Graal depuis des années car elle rend les énergies alternatives indépendantes des subventions publiques, à mesure qu'elle approche, cette "parité réseau" fait de plus en plus débat. Plusieurs théories s'opposent sur ce que recouvrent réellement les coûts respectifs de l'énergie solaire et des autres sources d'énergie. Après une période où l'on a beaucoup parlé de "coût du Watt" pour comparer les technologies et les fabricants de panneaux entre eux, c'est maintenant le "levelized cost of electricity" (coût moyen actualisé), ou LCOE qui prévaut. Il permet également la comparaison entre elles de toutes les sources d'énergie, puisqu'il désigne le coût de l'électricité générée par une source donnée, comparé à celui auquel est vendue l'électricité "conventionnelle" au consommateur distribuée par le réseau électrique.

Une disponibilité des installations en hausse

Pour Globaldata, le LCOE du solaire va continuer de baisser, notamment grâce à un coût du capital en diminution et une disponibilité des installations sans cesse améliorée. Le pourcentage du temps pendant lequel une installation est opérationnelle, de 60 % à 80 % pour une centrale conventionnelle, tombe à 25 % à 30 % pour l'éolien et 20 % pour le solaire. C'est l'un des arguments le plus souvent invoqué par les opposants aux énergies renouvelables. Il est vrai que cette disponibilité limitée nécessite de compléter les installations d'énergies renouvelables par des installations conventionnelles susceptibles d'être rapidement mobilisées pour prendre le relai.

La croissance va se poursuivre au rythme annuel de 20 %

Le solaire, qui représente 14 % en 2011 de l'énergie renouvelable produite dans le monde (contre 48 % pour l'éolien), est la source d'énergie, qui se développe le plus rapidement. Son taux de croissance annuel s'est établi à plus de 56 % au cours des cinq dernières années, avec une pointe de 66 % entre 2010 et 2011. Globaldata anticipe au niveau mondial un taux de croissance annuel de 20,2 % entre 2011 et 2020, et une capacité installée de 362.850 MW à l'horizon 2020. Elle était de 7.392 MW en 2006. L'éolien,  pour sa part, devrait à cette échéance représenter deux fois plus de puissance, avec 736.960 MW installés, contre 238.350 MW en 2011.

En Inde, où dans de nombreuses régions sans réseau les villages sont alimentés par des groupes électrogènes fonctionnant au fuel, c'est l'éolien qui présente le LCOE le plus compétitif. Mais le sous-continent apparaît aussi comme l'un des marchés les plus prometteurs des prochaines années pour le solaire. Si l'Europe est aujourd'hui le principal marché, elle devrait se trouver bientôt devancée par des marchés émergents tels que l'Inde et la Chine, qui ont annoncé d'ambitieux plans solaires.