En France, il y a de plus en plus de voitures diesel et de moins en moins de CO2

Par Dominique Pialot  |   |  586  mots
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La France perd sa première place mais reste sur le podium des pays européens au parc automobile le plus propre, ses deux constructeurs nationaux se plaçant derrière Fiat, Ford et Toyota. Elle se distingue également par une très forte proportion de véhicules diesel, moins émetteurs de CO2 mais qui présentent d'autres dangers pour la santé.

La onzième édition du « car labelling », le classement des véhicules établi par l'Ademe en fonction de leurs émissions de CO2, a été établi dans un contexte particulier. En effet, si les prix des véhicules eux-mêmes ont moins augmenté ces dernières années que la moyenne des prix à la consommation, en revanche les prix des carburants, eux, ont flambé. On observe d'ailleurs une baisse des kilomètres parcourus et des volumes de carburant consommés. La Grèce a vu ses ventes de véhicules neufs s'effondrer de 60 % en trois ans.

Le marché français a bien résisté, à - 2 %, dans la moyenne européenne. Seule l'Allemagne (qui avait beaucoup baissé en 2010 après une année record en 2009), a fait mieux en 2011, avec + 9%.  En revanche, la situation se dégrade à nouveau sur le premier trimestre (-17,5 % en France), avec, semble-t-il, une légère amélioration en avril (-1,6%).

Les hybrides japonaises en tête du classement

Concernant les performances environnementales du parc de véhicules neufs, l'Ademe observe que les progrès se poursuivent, en Europe en général et en France en particulier. En 10 ans, les émissions moyennes de CO2 par kilomètre parcouru ont diminué de 30 grammes en Europe (136 gr/km) et 28 grammes en France (127 gr/km). L'objectif fixé par l'Europe est de 130 gr/km en 2015. Ce sera ensuite 95 gr/km en 2020.

L'Hexagone, premier de la classe dans le dernier palmarès Ademe, n'est plus que sur la troisième marche du podium européen derrière le Portugal (123 gr/km) et le Danemark (125 gr/km). Mais c'est le plus performant des marchés importants.

Pour ce qui est des constructeurs, les français sont bien placés mais cèdent les premières places à Fiat, Toyota et Ford. Les Allemands BMW et Mercedes affichent les moins bonnes performances. Pour les modèles à essence, on trouve trois hybrides japonaises sur le podium : la Lexus CT 200 h (87 gr/km), gamme de luxe du groupe Toyota, suivie des Toyota Auris hybride (89 gr/km) et Prius (89 gr/km). Viennent ensuite des Fiat 500.
Pour les diesel, plusieurs modèles de Smart Fortwo précèdent la Renault Clio puis les Seat nouvelle Ibiza.

Les petits modèles diesel menacés par la réglementation ?

Parmi les enseignements de cette édition, l'Ademe souligne que la « diésélisation » du parc français se poursuit malgré le surcoût à l'achat et l'entrée en vigueur de nouvelles normes européennes plus sévères encadrant les émissions de particules fines. En effet, si le diesel est moins émetteur de CO2 que l'essence, il présente d'autres dangers pour l'environnement et surtout pour la santé humaine, tel que les particules fines et les oxydes d'azotes. Les premières sont encadrées par les normes Euro V en vigueur depuis les premier janvier 2011, et les secondes le seront dans le cadre des normes EURO VI à compter de 2015.

Des limites qui mettront les véhicules diesel presque au même niveau que les véhicules à essence. Bien sûr, les équipements permettant de respecter ces limites renchériront les véhicules, ce qui pèsera surtout sur les petits modèles.

Selon l'Ademe, on pourrait donc assister à une baisse du taux de diésélisation (de 72,4 % en 2011, mais de 83,5 % sur les premiers mois de 2012). Dans le même temps, les ventes de véhicules électriques et hybrides (qui ne représentent encore que 0,6 % du marché mais ont connu une hausse de 40 % en 2011) devraient continuer de progresser.