Emissions de CO2 : record battu en 2012, la Chine toujours en tête

Par latribune.fr  |   |  611  mots
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Au total, 31,6 milliards de tonnes de dioxyde de carbone ont été émises l'année dernière sur notre planète, soit une progression d'1,4%, selon l'Agence internationale de l'Energie (AIE). Celle-ci fait trois recommandations principales pour enfin réussir à réduire cette pollution.

Mauvaise nouvelle pour l'environnement : les émissions de dioxyde de carbone ont encore atteint un niveau record en 2012 : 31,6 milliards de tonnes, d'après les estimations de l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

La Chine, plus gros pollueur

Dans le détail, la Chine est le pays qui en a émis le plus et a largement contribué à la hausse mondiale, avec 300 millions de tonnes supplémentaires l'an dernier. Ce chiffre s'avère néanmoins relativement positif lorsqu'on sait qu'il s'agit d'une des plus faibles augmentations de la décennie. Au Japon, les émissions de CO2 ont également augmenté (de 70 millions de tonnes), conséquence de la catastrophe nucléaire de Fukushima survenue en mars 2011 qui s'est traduite par une r&éactivation des centrales thermiques. A contrario aux Etats-Unis, pays qui reste l'un des plus pollueurs, on a émis 200 millions de tonnes de CO2 en moins, suite au remplacement du charbon par le gaz de schiste dans les centrales électriques.

En Europe, où certains pays se sont également davantage tournés vers le charbon, les émissions de dioxyde de carbone ont diminué de 50 millions de tonnes. En France, entre 1980 et 2010, les émissions de gaz à effet de serre des ménages français ont baissé de 0,4 tonnes d'équivalent CO2 par personne, selon l'Insee. Et ce principalement grâce aux efforts dans le domaine du bâtiment. Au final, en trente ans, notre pays a réussi à diminuer de 13,8% ses émissions de CO2 provoquées par les ménages.

Un accord entre l'Europe et la Chine

Pour progresser vers un réduction des émissions, les efforts doivent être globaux. Ainsi, en septembre 2012, la Commission européenne et la Chine avaient signé un accord pour favoriser la réduction de ces émissions de dioxyde de carbone, par le biais d'un mécanisme d'échanges de quotas, d'ailleurs déjà existants avec l'Australie.

La directrice générale de l'AIE, Maria Van der Hoeven, a souligné ce lundi que le rapport de l'agence "montre que la trajectoire actuelle conduira probablement à un réchauffement de 3,6 à 5,3 degrés (par rapport à l'époque préindustrielle, ndlr), mais aussi qu'il faut en faire plus pour limiter les émissions de CO2 du secteur énergétique, sans pour autant mettre en péril la croissance".

4 mesures pour 2°C

Selon les scientifiques, la hausse de la température moyenne mondiale doit être inférieure à deux degrés Celsius au cours de ce siècle si l'on veut éviter un dérèglement climatique majeur, ce qui ne sera possible que si les émissions de dioxyde de carbone n'excèdent pas 44 milliards de tonnes en 2020. Or, au rythme actuel, prévient l'AIE, le réchauffement planétaire du siècle devrait être compris entre 3,6 et 5,3°C.

Pour revenir dans les clous de cet objectif, l'AIE, bras énergétique de l'OCDE, propose quatre séries de mesures. Ce scénario "4 pour 2°" permettrait selon elle de "réduire fortement les émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2020, en s'appuyant uniquement sur des technologies existantes et déjà mises en ?uvre avec succès dans plusieurs pays".

L'AIE fait trois recommandations principales, estimant que :

  • les efforts doivent être concentrés sur l'amélioration de l'efficacité énergétique dans le bâtiment, les transports et l'industrie
  • il faut limiter l'utilisation et la construction de centrales électriques à charbon et augmenter le recours au gaz et aux énergies renouvelables.
  • il est nécessaire de réduire les rejets de méthane (autrement dit de gaz naturel non brûlé, à fort effet de serre) de l'industrie pétrolière et gazière.

Par ailleurs, elle appelle à supprimer graduellement les subventions à la consommation de carburants fossiles en place dans de nombreux pays.