Six mythes brisés sur les énergies renouvelables

Par latribune.fr  |   |  619  mots
14% de l'électricité produite aux Etats-Unis proviennent d'énergies renouvelables, 19% du nuclaire
Trop chères, trop aléatoires ou pourvoyeuses de millions d'emplois... Le Wall Street Journal a passé au crible six mythes sur les énergies renouvelables, Eclairant.

1. Une source d'énergie insuffisante.

Si les énergies solaire et éolienne ne représentent qu'une infime partie de l'énergie produite aux États-Unis, l'hydroélectricité permet, elle, d'en produire en grande quantité. "Pris ensemble, l'hydroélectricité et les autres sources - biomasse, géothermie, solaire et éolienne - représentaient 12% de l'électricité américaine produite l'an dernier, et près de 14%, déjà, cette année. A côté, le parc nucléaire n'en fournit que 19%", pointe le journaliste Keith Johnson.

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2. Elles pourront remplacer toutes les énergies fossiles d'ici 2050

D'après des chercheurs du Laboratoire national de l'énergie renouvelable, les États-Unis pourraient produire 80% de leur électricité via les énergies renouvelables d'ici 2050. Pour cela, le pays devrait fournir 20.000 MW-h d'énergies renouvelables supplémentaires chaque année pendant 20 ans, puis 40.000 MW-h en plus par an, par la suite. "Ce qui pourrait être difficile, a révélé l'étude, c'est de trouver une place pour mettre toutes ces fermes solaires, éoliennes et hydroélectriques", relève le rédacteur, qui estime qu'il n'y a aucune chance pour que cela soit effectif d'ici 2050.

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3. Elles coûtent trop cher.

Selon une étude du Journal of Environmental Studies and Sciences, l'énergie fossile coûte 3 centimes de dollars par KW-h, le gaz 6,2 centimes, l'énergie éolienne 8 centimes et le photovoltaïque 13,3 centimes. "Mais il y a deux choses à retenir", souligne Keith Johnson. "Les prix baissent rapidement, grâce aux avancées techniques", explique-t-il. Le dernier relevé mensuel du Département de l'énergie a ainsi montré que le prix de l'énergie éolienne avait baissé de 4 centimes par KwH. "Il faut également aborder la question des coûts cachés. L'électricité au charbon, par exemple, a des effets nocifs tels que la pollution de l'air, les impacts sur la santé et les émissions de dioxyde de carbone qui contribuent au réchauffement climatique", ajoute-t-il. Et au final, tout cela a également un coût.

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4. Elles varient en fonction du temps.

Malheureusement, le soleil ne brille pas toujours et le vent ne souffle pas tout le temps. "Une ferme éolienne peut être volatile. Mais des douzaines de fermes éoliennes sur des dizaines de kilomètres carrés le sont beaucoup moins. Le vent souffle toujours quelque part", note le journaliste.

5. Elles ne peuvent pas concurrencer le gaz naturel.

"Avec le boom de la production américaine de gaz naturel, beaucoup ont conclu que les énergies renouvelables seraient battues par cette énergie relativement propre et bon marché. Alors que le gaz naturel a transformé le secteur de l'électricité, il vient en complément des énergies renouvelables, pas en concurrent", insiste Keith Johnson. "Les tendances nationales montrent que ces deux énergies peuvent grandir ensemble. La production d'électricité par gaz naturel a progressé de 34% entre 2009 et 2012. Celle produite par éoliennes a augmenté de 92% durant la même période", rappelle-t-il.

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6. Elles vont créer des millions d'emplois.

Durant la campagne présidentielle de 2008, Barack Onama avait prédit que les énergies renouvelables créeraient cinq millions d'emplois verts. "La production des énergies solaire et éolienne a doublé depuis son élection, pas le nombre d'emplois verts", remarque le rédacteur. Les États-Unis comptaient seulement 3,4 millions de "green jobs" en 2011. "Le secteur du charbon emploie, de son côté, 150.000 personnes, son plus haut niveau depuis la moitié des années 90", pondère-t-il.

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