Zoé-Leaf : deux ambassadrices de charme pour la voiture électrique

Par Nabil Bourassi  |   |  802  mots
Nissan Leaf à gauche, Renault Zoé à droite. L'Alliance Renault-Nissan essuie les plâtres sur le segment de niche des voitures électriques.
Longtemps raillée pour sa faible autonomie, sa puissance poussive, des infrastructures insuffisantes... la voiture électrique pourrait voir son avenir changer. Tant les entreprises et les collectivités locales que le public s'intéressent à elle. La conception réussie des Renault Zoé et Nissan Leaf ne sont pas pour rien dans ce regain d'intérêt.

Qui se souvient du passage du bon vieux téléphone portable à l'ère du smartphone ? Plus intuitif, plus simple d'utilisation, plus fluide dans son usage... C'est un peu le même sentiment qui nous a guidé lors de ces essais de voitures électriques. Loin de se focaliser sur ses contraintes (bien réelles toutefois), nous nous sommes laissé séduire par cette expérience inédite d'une conduite d'une exceptionnelle sérénité.

Surprenante petite Zoé

Il faut dire que la Renault Zoé offre l'expérience la plus surprenante. Sa conduite fluide et son agilité font de cette originale petite voiture, la citadine parfaite. Tout n'est que zénitude et discrétion dans cette voiture qu'on conduit comme un jouet. Son tableau de bord est débarrassé de tous les artifices, de toutes données techniques superflues. Les cadrans et les aiguilles ont été remplacés par un écran couleur bien dessiné et fonctionnel. La planche de bord laisse la place à un GPS tactile et ne s'encombre pas de boutons inutiles. Un peu gadget et superflu toutefois, le diffuseur de parfum intégré à la planche de bord. Pourquoi pas...

Nissan Leaf: sérieuse et bien finie

Côté Nissan, la Leaf remplit sa mission. La voiture électrique de Nissan se veut néanmoins plus ambitieuse que la Zoé. Cette fois, on est loin du jouet, mais plutôt à bord d'une véritable voiture fonctionnelle. La planche de bord est plus complète, parfois complexe. Le tableau se divise en deux et fait apparaitre une foule de renseignements pratiques. Une jauge électronique permet d'apprécier la qualité de votre attitude au volant, une façon d'éduquer le chauffeur à une conduite plus efficiente et économe. Le niveau de finition intérieur est sans commune mesure avec celle de la Zoé. Les plastiques sont de bonne qualité, et la Leaf ne fait aucun compromis sur le confort intérieur ce qui lui permet de bien se positionner sur le segment C, stratégique pour s'attaquer aux flottes d'entreprises.

On ne peut pas en dire autant côté Renault. Les finitions intérieures sont minimalistes, les plastiques sonnent creux et gare à la portière qui balance la carrosserie à chaque fois qu'on la claque.

Un terrain essentiellement urbain

Autre différence, la Zoé s'apprécie presqu'exclusivement en agglomération, tandis que la Leaf s'accommode d'un terrain péri-urbain... Mais sans trop forcer non plus. Il faut dire qu'en ville, il est possible de se promener avec sa Zoé ou sa Leaf sans problèmes pendant 4 ou 5 jours sans avoir à la recharger... Soit mieux qu'un smartphone. L'autonomie annoncée de 130 km environ est à peu près respectée. En revanche, il faut régler l'écueil des infrastructures de recharges.

En la matière, il y a la théorie et la pratique. Il existe différents systèmes dans les grandes agglomérations avec autant de cartes et abonnements différents. Une fois que les repères ont été trouvés, on prend rapidement l'habitude. D'autant que Nissan a installé ici et là des bornes de recharge rapide qui permet d'avoir une batterie quasi-pleine en 30 minutes.

Il est clair que les deux modèles ont respecté un cahier des charges conforme aux cibles qui leur ont été dévolues. Les deux constructeurs, qui sont également alliés via des participations croisées, ne sont pas en concurrence frontale. Nissan s'adresse ainsi aux flottes d'entreprises avec cette berline. De son côté, Renault sait que sa citadine électrique séduira en priorité les collectivités locales. Mais elle espère vendre 50% de ses Zoé à des particuliers comme seconde voiture. D'ailleurs, les consommateurs succombent peu à peu. Renault a enregistré 720 immatriculations en janvier en Europe, contre 261 un an auparavant.

Une Leaf compétitive

Côté prix, l'avantage revient à la Leaf. Avec son niveau de prestation, et sa taille supérieure, elle affiche un premier prix à 24.390 euros (hors incitations fiscales de 6.300 euros) soit seulement 2.490 euros de plus que le premier prix de la Zoé. A ce prix-là, les batteries ne sont pas vendues. Il est nécessaire de les louer. La Zoé propose une première formule à 49 euros par mois (5.000 km et 3 ans d'engagement). De son côté, Nissan propose (comme Renault) un abonnement à 79 euros par mois pour 12.500 km et un engagement de 3 ans.

Plus que des modèles, c'est bien la voiture électrique qui était le réel enjeu de cet essai, et il faut dire que cette solution a convaincu, pour une utilisation essentiellement urbaine. Sur les deux modèles choisis, on retient le peps de la Renault Zoé, son agrément de conduite. Côté Nissan Leaf, on ne peut pas être indifférent à une tarification comparativement plus attractive, surtout si l'on ajoute la qualité des finitions et le fait de passer à un segment supérieur.