Champions marocains (1/3) : « Génération cash » ou la nouvelle vie africaine d'Addoha

Par Correspondance Maroc  |   |  592  mots
L’objectif poursuivi par Addoha ( et sa filiale les Ciments de l’Afrique, CIMAF) est de devenir un « Dancing Elephant », à savoir développer son agilité stratégique et sa résilience aux chocs conjoncturels que connaît le secteur immobilier.
Ces « locomotives » marocaines qui se projettent sur le continent africain (1/3 : Addoha). Qu’elles soient dans l’immobilier, la banque ou les fertilisants, le Maroc compte sur ces entreprises « locomotives » pour tirer sa stratégie africaine et la mettre en phase avec son plan d’accélération industriel, dévoilé au printemps 2014. Zoom sur quelques-uns de ces « champions nationaux » du royaume chérifien.

 Au printemps dernier, sur fond de crise globale des opérateurs immobiliers marocains, l'une des plus importantes capitalisations boursières de la place de Casablanca, le groupe Addoha, prend à contre-pied les observateurs du marché en annonçant la mise en place du plan « Génération cash », qui vise à redonner au groupe des marges de manœuvre financières pour continuer son développement.

Pour certains analystes, il s'agit d'un plan de restructuration qui ne dit pas son nom. Pour le management d'Addoha, le groupe présidé par Anas Sefrioui - 25e dans la liste Forbes des milliardaires africains, avec 1,1 milliard de dollars - veut au contraire se recentrer sur ses fondamentaux et mieux « canaliser » sa course effrénée vers la croissance, qui a caractérisé sa dynamique durant la décennie des années 2000.

Amélioration de la gouvernance, communication plus régulière avec les marchés, agressivité commerciale, « Génération cash » se veut la riposte à la crise que traverse le secteur, et le garant de la pérennité de l'entreprise. Fortement engagé en Afrique avec des projets dans une dizaine de pays - dont le Sénégal, la Côte d'Ivoire, la Guinée Conakry, le Tchad, la Guinée-Bissau, le Cameroun, le Ghana, le Gabon et le Congo -, Addoha déroule depuis dix ans une stratégie continentale bicéphale qui vise non seulement à développer des programmes immobiliers, mais également à construire un maillage de cimenteries dans toutes les zones où il opère.

Des résultats significatifs attendus en 2017

À travers ses cimenteries, Addoha souhaite maîtriser sa chaîne de production en amont et devenir moins dépendant d'acteurs extérieurs, grâce à sa filiale Ciments de l'Afrique (CIMAF). Cette dernière constitue le bras armé de l'écosystème d'Addoha qui combine force de frappe régionale en matière de production de ciment et savoir-faire dans l'ingénierie et la réalisation de projets immobiliers.

Six mois après son lancement, le pari de « Génération cash » semble en partie gagné. Le groupe Addoha a réussi à alléger sa dette de près d'un milliard de dirhams (100 millions d'euros) et a amélioré son ratio dettes nettes/fond propres (« gearing ») de huit points, pour le porter à 72 %. Pour le management du groupe, le groupe serait donc « en avance sur ses objectifs », et pourrait envisager avec sérénité l'expansion de ses activités africaines, relais de croissance des activités du groupe dans un contexte de stagnation du marché marocain.

Toutefois, Addoha n'envisage une contribution significative de ses opérations africaines à ses résultats qu'à l'horizon 2017, le temps que les projets mis en place dans ses premiers pays d'implantation - Sénégal, Côte d'Ivoire, Guinée - soient commercialisés. De manière globale, l'objectif poursuivi par l'opérateur est de devenir un « Dancing Elephant », à savoir développer son agilité stratégique et sa résilience aux chocs conjoncturels que connaît le secteur immobilier. Le développement africain constitue à ce titre un axe majeur de la stratégie du groupe, puisque plusieurs projets mis en place à la fin des années 2000 devraient arriver à maturité sous peu, ce qui donnerait à Addoha un avantage de primo-entrant qui devrait, selon le management du groupe, se refléter positivement sur la marche en avant de l'entreprise.

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> Retour au sommaire du dossier « Le Maroc, porte d'entrée royale en Afrique »,

de notre supplément LA TRIBUNE AFRIQUE de LA TRIBUNE Hebdo n°142 du 18-24 septembre 2015.

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