Casablanca Finance City (CFC), une plateforme financière régionale pour l'Afrique

Avec CFC, le Maroc veut s’affirmer comme la porte d'entrée financière naturelle vers l'Afrique.
Maquette du nouveau quartier d'affaires en construction de Casa Anfa, à Casablaca (Maroc)

Tout comme la City de Londres ne se résume pas à la Bourse des valeurs mobilières, Casablanca Finance City (CFC) s'entend comme une plateforme globale de services et d'acteurs tirant leur activité principale des marchés financiers. C'est pourquoi les managers de CFC s'agacent parfois d'être interrogés sur les performances de la Bourse de Casablanca.

Lancée en 2010 avec l'objectif affiché de devenir la place de choix aux côtés de l'Afrique du Sud, CFC ne se limite ni aux frontières du Maroc, ni à celles de l'Afrique francophone. En mars dernier, CFC s'est classée 42e place financière mondiale selon le Global Financial Centres Index, gagnant 20 places en un an et prenant la seconde place continentale, derrière Johannesburg... et devant Maurice.

CFC a pour vocation d'offrir notamment ses services aux multinationales dont les directions sont éclatées en zones régionales dignes d'un puzzle. Premiers ciblés : les secteurs financiers au sens large, banques d'affaires, sociétés de gestions d'actifs, fonds d'investissement ou de capital investissement, etc. Viennent ensuite les sièges régionaux de multinationales, puis toutes les entreprises de conseil et de services professionnels, dont les avocats, les fiscalistes, les experts-comptables, les cabinets de recrutement et de formation, etc.

Depuis que Saïd Ibrahimi, un centralien qui fut le Trésorier général du royaume, a été nommé en 2010 directeur général de CFC, l'effort de promotion de la « destination Casablanca » a porté ses fruits. Environ 80 acteurs ont déjà obtenu le label de Casa Finance City, parmi lesquels les banques françaises Société générale et BNP, le groupe Wendel, déjà actionnaire de Saham ; l'assureur américain AIG ou le géant chinois des technologies mobiles Huawei.

D'autres entreprises leaders ont décidé de rejoindre CFC, dont les français AccorHotels et Essilor, le néerlandais Shell et sa filiale Vivo Energy Africa, ou encore l'allemand Continental. Dans la troisième catégorie d'opérateurs estampillés CFC, on peut d'ores et déjà dénombrer les grands noms du conseil aux entreprises : Baker & McKenzie, Boston Consulting Group, Clifford Chance, PriceWaterhouseCoopers, Roland Berger.

La plateforme du grand ouest afro-atlantique

Une telle concentration d'acteurs vise à faire de Casablanca la plateforme du grand ouest africain. Cet espace tourné vers l'Atlantique s'étendrait de Tanger à Libreville, en passant par Abidjan et Lagos. Il ne s'agit donc pas seulement de l'aire francophone mais aussi des pays anglophones, bref partout où les affaires se disent business.

Avec un secteur financier arrivé à maturité, CFC promet à ses clients de tirer profit des gisements de croissance en Afrique, et offre en même temps aux opérateurs publics et privés du continent une plateforme pour financer tous les opérations classiques : fusions-acquisitions, restructurations, infrastructures. Pour ce faire, le Maroc met en avant les réformes économiques lancées depuis les années 1990 : libéralisation des échanges, privatisations, diversification du secteur bancaire.

Jouissant d'une position géostratégique privilégiée, le Maroc est reconnu comme un pays stable, doté d'infrastructures de transports modernes, et notamment d'une compagnie aérienne, Royal Air Maroc, idéalement placée entre l'Afrique et l'Europe et investissant dans la quantité et la qualité de ses dessertes. Si on y ajoute les accords de libre-échange signés par le royaume, qui touchent plus de 50 pays, les opportunités d'affaires à Casablanca deviennent illimitées...

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> Retour au sommaire du dossier « Le Maroc, porte d'entrée royale en Afrique »,

de notre supplément LA TRIBUNE AFRIQUE de LA TRIBUNE Hebdo n°142 du 18-24 septembre 2015.

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