Nicolas Dufourcq (Banque Publique d'Investissement) à la Tribune des Décideurs : "C’est le rôle de l’élite d’absorber le stress du pays"

Par latribune.fr  |   |  522  mots
Lundi 28 octobre, à 12h30, nous recevions Nicolas Dufourcq, Directeur Général de la Banque Publique d'Investissement (BPI).

Pour ce nouvel épisode de La Tribune Des Décideurs, Thomas Blard pour DECIDEURS TV et Eric Walther pour La Tribune reçoivent Nicolas Dufourcq, Directeur Général de la nouvelle Banque Publique d'Investissement, créée par le gouvernement Ayrault par la loi du 31 décembre 2012.

En pleine polémique sur le montant du loyer versé par l'institution pour loger ses troupes dans ses nouveaux locaux de Richelieu-Drouot, Nicolas Dufourcq en profite pour répondre aux critiques : "Je m'inscris totalement en faux avec l'idée de faste associée à la BPI !"

Il explique ce qui l'a amené à prendre la tête de cette ETI très "client-centrique" et répond aux questions qui lui sont posées : CIR, french bashing, reprise de l'économie, fiscalité...

A combien d'entreprises BPI France est-elle à ce jour venue en aide ?

 A travers le préfinancement du CICE, que nous avons mis en place de février, nous avons soutenu environ 10 000 entreprises, qui emploient un million de personnes, et on reçu environ un milliard d'euros. Sans cette aide, de nombreux emplois auraient été certainement menacés. Beaucoup de demandes émanaient en effet de petites entreprises qui avaient besoin de 2000 ou 3000 euros pour boucler une fin de mois. La trésorerie est aujourd'hui le grand stress de l'économie française.

Les banques traditionnelles ne jouent pas leur rôle sur ce sujet ?

 Revenons aux chiffres, pour « recadrer » les on-dit alarmistes : les crédits d'investissement des banques aux PME sont toujours en croissance, d'environ 0,5%. On est loin du credit crunch massif annoncé par certains. Mais il est vrai que sur la trésorerie, on observe un recul de 4 à 7%. C'est considérable. Sur cette question, BPI France peut avoir un impact : il nous est reconnu une vraie culture PME, et l'on constate que lorsqu'on décide de soutenir une entreprise en difficulté, les banques suivent.

Que vous inspire le « french bashing » ambiant ?

 L'envergure que prend ce phénomène est grave. Cette maladie doit être traitée par tous et en particulier par les chefs d'entreprise. C'est le rôle de l'élite d'absorber le stress du pays et de diffuser un minimum de sérénité. On oublie trop souvent la quantité d'atouts dont nous disposons. Prenez l'activité fonds de fonds de la BPI France : c'est aujourd'hui la deuxième au monde. Nous sommes aussi le seul pays à proposer un Crédit d'Impôt Recherche doté de 6 milliards d'euros qui, de facto, finance les charges sociales des ingénieurs français.

A propos du CIR, certains dénoncent un effet d'aubaine pour les grands groupes

 Le CIR est sanctuarisé et le restera jusqu' à 2017. Les grands groupes n'en abusent pas, et l'allouent précisément à des contrats de recherche-développement. Il ne faut pas croire que les gros ont plus de moyens que les petits : ils se demandent toujours quel est le meilleur endroit pour installer leurs centres de recherche, et le CIR doit pouvoir les convaincre choisir la France. Et pourquoi pas convaincre des entreprises étrangères à faire de même...

Découvrez son point de vue dans la vidéo !

Plus d'informations Décideurs TV