Les banques européennes sont-elles prêtes aux changements climatiques de demain ?

Par Thomas Boidot  |   |  222  mots
(Crédits : KAI PFAFFENBACH)
OPINION. La BCE lancera en mars 2022 son premier stress test climatique. Plus complet que celui de la Banque de France en 2020, cet exercice de résistance bancaire visant à évaluer l'exposition du secteur financier de la zone euro à différents scénarios de transition écologique et de réchauffement climatique, inclut le risque physique et un scénario de transition stressé. Par Thomas Boidot, Directeur du Lab Innovation de Lamarck à propos de Risques Climatiques

Face au challenge et aux exigences qui pèsent sur les établissements financiers, une mise en place de dispositions spécifiques pour mener à bien l'exercice est aujourd'hui essentiel.

La prise en compte du risque physique reste encore sommaire

Ce dernier est sommairement schématisé. Ainsi, seul l'impact sur les biens immobiliers en garantie est pris en compte pour les inondations via une grille de vulnérabilité. Au contraire ce sont seulement des impacts macro-économiques qui sont pris en compte pour la sécheresse.

Concernant le risque de transition, les entreprises sont sectorisées en fonction de leur seule activité principale d'où une simplification importante.

Et que dire du scénario stressé repris du scénario de transition désordonné avec une hausse du prix du carbone avancée à 2022 au lieu de 2030 ? En comparaison, l'évolution historique de ce prix sur 2020/2021 (de 25 à 75 euros) semble plus brutale.

Se doter d'outils fiables et pertinents pour une mesure réaliste des risques climatiques

Malgré ces raccourcis, l'exercice reste complexe à réaliser. Les données requises sont souvent manquantes ou partielles. Géolocalisation et performance énergétiques de biens immobiliers, bilans carbone, secteurs d'activité et pourcentage d'activité financé... Autant de données à sourcer pour ce test encore incomplet et pas vraiment stressé mais un premier pas vers une mesure méthodique et scientifique des risques climatiques.