Deminor interpelle l'AMF et françois Pérol au sujet de Natixis

Par Benjamin Jullien  |   |  281  mots
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Le cabinet de service aux actionnaires interpelle Jean-Pierre Jouyet et le patron de BPCE, François Pérol, sur la façon dont les actions Natixis ont été "fourguées" à 2,8 millions d'épargnants.

Le cabinet de service aux actionnaires Deminor a écrit jeudi au président de l'Autorité des marchés financiers (AMF) et au patron du groupe bancaire BPCE pour tenter de relancer l'affaire Natixis. Pour mémoire, l'action Natixis, placée fin 2006 auprès de 2,8 millions de particuliers au prix de 19,55 euros, s'est effondrée pendant la crise, suscitant la colère de petits porteurs, dont certains ont porté plainte au pénal, obtenant la désignation d'un juge d'instruction en septembre dernier. L'action, qui est passée sous 1 euro avant de se redresser quelque peu, cotait 4,14 euros jeudi soir. Deminor représente un millier de petits actionnaires de Natixis dans une procédure civile contre la banque d'affaires, son actionnaire majoritaire BPCE, et les anciens dirigeants des Caisses d'Epargnes et des Banques Populaires, qui se sont rapprochées en 2009 pour constituer BPCE. Cette assignation, lancée fin 2009, porte sur la « diffusion d'informations fausses, mensongères ou trompeuses sur les perspectives de Natixis à sa création ».

 

Pratiques commerciales

Deminor a transmis ce jeudi à l'AMF des documents qui jettent une lumière crue sur les méthodes employées par les réseaux de BPCE pour placer l'action Natixis. Une instruction commerciale exige ainsi que « chacun s'emploie à appeler 20 clients par heure », soit trois minutes par appel, ce qui semble un peu court pour expliquer à des clients non avertis les risques liés à la détention d'actions. Fabrice Rémon, associé de Deminor, s'indigne que le gendarme de la Bourse ait décidé de clôturer les enquêtes ouvertes sur l'information financière de Natixis. Mais les documents qu'il a adressés à l'AMF portent plutôt sur les pratiques commerciales des réseaux.