L'AMF juge souhaitable la taxe sur les transactions financières

Le président de l'AMF se dit favorable à l'idée de « renchérir le coût » des transactions les plus spéculatives.
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Après Nicolas Sarkozy qui a exposé lundi ses priorités pour la présidence française du G20, Jean-Pierre Jouyet, le président de l'Autorité des marchés financiers (AMF), s'est à son tour prononcé en faveur d'une taxe sur les transactions financières. Le régulateur, qui s'exprimait à l'occasion de ses voeux à la presse, fait le distinguo entre « ce qui concourt à la liquidité de l'économie », soit du trading pour compte propre et des allers et retours réalisés sur les marchés à des fins spéculatives. « Renchérir le coût [de ces derniers] me paraît souhaitable. »

Comment procéder ? Pour Jean-Pierre Jouyet, il vaut mieux couvrir le spectre le plus large possible des transactions et appliquer le taux le plus faible possible. Et surtout, que la mesure soit internationale. « Il faut éviter de se concentrer sur le transparent [les marchés réglementés, Ndlr]. Sinon, nous risquons de favoriser la non-transparence », a souligné Thierry Francq, le secrétaire général de l'AMF. « Il faudrait donc coupler cette taxe à l'enregistrement de l'ensemble des transactions. Et faire en sorte que la communauté internationale mette en place des barrières pour éviter que les transactions soient siphonnées par un territoire non coopératif. » La transparence reste en effet l'un des maîtres mots du régulateur.

Moyens accrus

Que ce soit au niveau des transactions sur actions, que Jean-Pierre Jouyet souhaite voir réalisées au maximum sur des marchés régulés ; des produits dérivés échangés de gré à gré, qui devront être enregistrés et compensés ; ou des marchés de matières premières qui « ne doivent pas échapper au principe d'organisation, de transparence, d'enregistrement ». Il en va de même pour les entreprises cotées, leur gouvernance et l'évolution de leur capital. Le président de l'AMF a, par ailleurs, souhaité que soit « soldée la question du périmètre de calcul des franchissements de seuils ». Le dossier LVMH-Hermès a en effet montré que les textes en vigueur étaient insuffisants. L'an passé, l'AMF a vu ses missions étendues, pour couvrir les dérivés échangés de gré à gré comme le marché du CO2. Ses moyens également. Si bien qu'avec un budget évalué à 84 millions d'euros pour 2011, le régulateur espère revenir à l'équilibre.

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