Après Europacity, la région Île-de-France débloque un milliard pour le Val-d'Oise

Par AFP  |   |  596  mots
La présidente du conseil régional d'Île-de-France Valérie Pécresse a annoncé ce jeudi 21 novembre un plan d'investissement de près d'un milliard d'euros dans le Val d'Oise après l'abandon par le gouvernement du megacomplexe Europacity.

Ce plan, qui sera "soumis à concertation", a été finalisé au conseil régional d'Île-de-France, avec la présidente du conseil départemental du Val d'Oise, Marie-Christine Cavecchi (LR), a expliqué Valérie Pécresse au cours d'une conférence de presse, en présence de nombreux élus du département.

Emmanuel Macron a annoncé début novembre l'abandon d'Europacity, un mégacomplexe de commerces et de loisirs pesant 3,1 milliards d'euros qui devait être implanté d'ici à 2027 sur des terres fertiles dans le triangle de Gonesse (Val d'Oise) au nord de Paris, et qui hérissait les défenseurs de l'environnement comme les petits commerçants.

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Identifier les terrains pour permettre à un investisseur de se lancer

Avec l'abandon de ce "très beau projet de création d'emplois et de développement économique", "les conséquences sociales vont être incalculables", a déclaré Mme Pécresse.

"La région a décidé de prendre ses responsabilités" avec "un plan d'urgence pour le Val d'Oise", qui "coûtera à la région dans les années à venir près d'un milliard d'euros".

Mais "ce n'est pas la région ou le département qui vont créer des emplois privés", a-t-elle insisté, soulignant les incertitudes pour les investisseurs "compte tenu de ce qui vient d'arriver à Europacity".

La région va notamment lancer "une revue de toutes les friches d'Île-de-France, afin d'identifier les terrains sur lesquels on peut dire à un investisseur qu'il peut se lancer".

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 Un nouveau "Grand lieu culturel" dans le département

Elle veut veut aussi "proposer à l'Etat de décentraliser la future Agence nationale de la cohésion des territoires à Villiers-le-Bel", aider à la réimplantation d'une filière horticole dans le département "sur des terrains pollués", et va "mandater Grand Paris Aménagement pour lancer, via un cabinet d'experts indépendant, une évaluation de la qualité des sols dans le triangle de Gonesse".

Le plan d'urgence passera aussi par la création d'un nouveau lycée international et d'un internat d'excellence, la création d'un centres de formation d'apprentis (CFA) sur les métiers du numérique, le développement d'un Campus des métiers de la sécurité.

Valérie Pécresse veut aussi "travailler avec l'Etat à un projet de construction d'un nouveau Grand lieu culturel dans le département".

Un engagement de l'Etat sur la ligne 17 du Grand Paris Express

En matière de transport, elle propose le lancement d'un plan de transport à la demande "dès 2020" dans le Vexin, l'expérimentation de "covoiturage citoyen en milieu rural" et un "grand plan de nettoyage des abords des autoroutes valdoisiennes".

"Tout ce que j'ai annoncé peut se réaliser dans les cinq ans, tout dépend du feu vert de l'Etat. Nous attendons que l'Etat vienne en cofinancement de ces projets," a dit Valérie Pécresse.

Beaucoup de mesures consistent aussi à "demander à l'Etat": "demander un engagement écrit de l'Etat, sur la réalisation de la ligne 17 du Grand Paris Express pour 2027", dont la justice a décidé vendredi de suspendre pendant un an les travaux, ou demander à l'Etat "que le prolongement du tram 11 Express soit engagé dans le prochain contrat de plan Etat-région".

Marie-Christine Cavecchi (LR) a dit avoir "confiance en Valérie Pécresse pour mettre tous ces éléments en marche". "On a besoin d'un peu d'espoir sur ce territoire", a ajouté le maire de Gonesse Jean-Pierre Blazy (PS).