Pécresse « veut l'intégralité des lignes » du Grand Paris Express

Par César Armand  |   |  550  mots
Donnant une conférence de presse ce mercredi 6 décembre 2017 sur le budget 2018 de la région Ile-de-France, sa présidente a fait part de sa « très grande inquiétude sur les risques d'abandon » du super-métro.

Vendredi dernier, le 1er décembre, la mairie de Paris, les départements de petite et grande couronne ainsi que le conseil régional ont voté contre le budget de la Société du Grand Paris ou se sont abstenus. L'Etat étant majoritaire au conseil de surveillance, cela n'a rien changé : le budget du Grand Paris Express a été adopté.

Interrogée sur ce sujet lors d'une conférence sur le budget 2018 de la région francilienne ce mardi 6, sa présidente explique avoir voulu « faire part de [sa] très grande inquiétude sur les risques d'abandon ».

Et Valérie Pécresse (LR) de défendre, « plus que jamais, une région polycentrique pour éviter les engorgements de l'Île-de-France : embouteillages, dégradation de la qualité de vie... »

D'ailleurs, le conseil régional investira 3,5 millions d'euros dans le co-working afin de « permettre à des salariés de ne plus perdre quatre heures dans les transports en commun » selon les mots de son vice-président (UDI) aux Finances Stéphane Salini. Sa présidente complète :

« Le Grand Paris Express, c'est la troisième révolution des transports après le métro et le RER. Si j'ose dire, une boucle n'a d'efficacité que si elle boucle. Nous voulons l'intégralité des lignes ! 15, 16, 17, 18... ».

« Que toutes les lignes soient maintenues en temps et en heure ! »

Très en verve, Valérie Pécresse poursuit :

« Nous demandons que toutes les lignes soient maintenues en temps et en heure ! On doit desservir Saclay de même que le super-métro est indispensable pour la Seine-Saint-Denis et le Val d'Oise ».

Hier mardi 5, le député (PS) de la 8e circonscription du Val d'Oise, François Pupponi, redoutait justement la suppression de la ligne 17 qui passe par son fief de Sarcelles :

« Il faudra qu'on m'explique pourquoi elle est remise en cause. C'est la seule ligne qui désenclave Roissy et Le Bourget. C'est incompréhensible ! On a demandé des rendez-vous au Premier ministre et à la ministre des Transports, sans succès. Il y a un mépris du gouvernement vis-à-vis des élus locaux... »

À l'inverse, son collègue (UDI) du Loir-et-Cher, Maurice Leroy, ancien ministre de la Ville de Sarkozy, se dit, ce mercredi 6, « confiant » :

« C'est légitime que les élus fassent pression, mais Emmanuel Macron va redonner une impulsion. Tous les indicateurs sont positifs. On va avoir une véritable relance du Grand Paris dans sa vision initiale. Sortons des débats sur la gouvernance et revenons à la vision. En janvier, on y verra plus clair ».

La présidente de la région Île-de-France, en revanche, ne veut plus attendre :

« On se bat pour redevenir la capitale la plus attractive d'Europe, avec l'Agence bancaire européenne et ses 2.500 personnes en train de se relocaliser. Qu'on mette fin à cet empilement de strates pour ne pas sacrifier les investissements ».

Se faisant même lyrique : « les transports, c'est la vie, c'est l'écologie, c'est l'économie. On en a énormément besoin ».

Ce serait dommage en effet que sur les 1,945 milliard d'euros d'investissement, le 1,5 milliard pour les transports (modernisation, diversification et accélération des chantiers en cours) ne profite pas de l'effet super-métro. Sans parler des 20 millions d'euros prévus pour la rénovation et la requalification des quartiers ou des 19,2 millions pour soutenir les JO 2024.