Les élus de Languedoc-Roussillon rejettent la fusion avec Midi-Pyrénées

Par Sophie Arutunian, à Toulouse, Objectif News  |   |  457  mots
Sur la façade de l’hôtel de région à Montpellier se déploie une banderole sur laquelle on peut lire : "Vive notre région, oui Languedoc-Roussillon" © photo Anthony Rey
Les élus de Languedoc-Roussillon entrent en résistance. Les conseillers régionaux ont voté à la quasi-unanimité le week-end dernier un texte qui rejette la fusion avec Midi-Pyrénées, proposée dans le cadre de la réforme territoriale. Christian Bourquin, président de la Région, ne mâche pas ses mots, traitant Martin Malvy de « glouton » et répétant qu’il « ne lâchera rien ». Le président de Midi-Pyrénées garde son calme et tente la pédagogie.

Le Conseil régional Languedoc-Roussillon a voté, lors d'une session extraordinaire organisée samedi 14 juin, une motion contre la fusion avec Midi-Pyrénées, dans le cadre du débat sur la nouvelle carte des régions proposée par le gouvernement. Face à ce projet discuté mercredi 18 juin en Conseil des ministres, Christian Bourquin, le président de la région Languedoc-Roussillon, a redit son opposition résolue : « Je suis allé humer l'air à Toulouse. Ils parlent déjà d'absorption. Je ne peux l'accepter. Notre démarche ne s'arrêtera pas. Je ne lâcherai rien. »

Large majorité

Le vote contre l'option d'une fusion a recueilli une large majorité de 65 voix (une voix contre, une abstention). Les élus sont soutenus par de nombreux représentants de la société civile et du tissu économique régional. Sur la façade de l'hôtel de région à Montpellier se déploie désormais une banderole sur laquelle on peut lire : « Vive notre région, oui Languedoc-Roussillon ».

Christian Bourquin attaque, Martin Malvy reste calme

Le président de Languedoc-Roussillon ne mâche pas ses mots. Qualifiant dans Midi Libre Martin Malvy de « glouton » qui « veut tout le magot », il est bel et bien décidé à maintenir les actuelles frontières de Languedoc-Roussillon. Une guerre des mots qui fait sourire le président de Midi-Pyrénées, depuis le début favorable à la fusion. « Christian Bourquin est un ami politique », rappelle-t-il, refusant de rentrer dans « une querelle des mots qui n'a pas de sens ». Sur le fond, « il n'est pas question d'absorption mais de la création d'une nouvelle région de 6 millions d'habitants avec deux métropoles fortes, Toulouse et Montpellier », martèle Martin Malvy.

Enserrée entre deux régions plus puissantes

Alors que Christian Bourquin conseille à son homologue de se tourner vers l'Aquitaine pour fusionner, Martin Malvy a répondu que cela ne dépend pas de lui, la carte à 14 régions ayant été proposée par le gouvernement, sans consultation préalable. De plus, « dans l'hypothèse d'une fusion Aquitaine-Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon se serait retrouvée enserrée entre deux régions qui auraient été parmi les plus puissantes, Paca d'un côté, Midi Pyrénées-Aquitaine de l'autre. Ça n'aurait été, je pense, ni à son avantage, ni à celui du Grand Sud qui doit pouvoir se construire à égalité de capacités avec Paca, Rhône-Alpes et la Catalogne. »

L'appui du maire de Montpellier

Martin Malvy peut compter dans ce débat sur l'appui du maire de Montpellier, Philippe Saurel, qui soutient la fusion, ainsi que sur le seul eurodéputé socialiste du Sud-Ouest (Midi-Pyrénées, Aquitaine, Languedoc-Roussillon) Éric Andrieu.

Examiné mercredi 18 juin en Conseil des ministres, le texte devra ensuite être voté par le Parlement.