La droite décroche les Pays de la Loire

Par Frédéric Thual, à Nantes  |   |  442  mots
Bruno Retailleau avec Alain Juppé.
Avec 42,3% des voix, le vendéen Bruno Retailleau, candidat de la droite et du centre (Les Républicains-UDI-Modem), remporte le scrutin régional dans les Pays de la Loire. Malgré une participation en hausse et un accord avec la candidate d'EELV Sophie Bringuy, le socialiste Christophe Clergeau n'a pas réussi à mobiliser pour maintenir la région à gauche.

La Région des Pays de la Loire bascule à droite qui confirme les huit points d'avance acquis au premier tour. "Ce fût une drôle de campagne où tout était possible. Depuis les attentats, on a eu l'impression que la campagne nous a échappé. Et je pensais que l'écart aurait été plus serré", a, cependant, reconnu Bruno Retailleau, 55 ans, qui officia à la commission culture lors de la présidence de François Fillon (1998-2002), délogé de la région en 2004 par Jacques Auxiette (PS). Dix ans après cette élection, les ligériens ont choisi l'alternance. Le délicat accord conclu dans l'entre deux tours entre les Verts et le PS, opposés sur le sujet de l'aéroport de notre Dame des Landes, n'aura pas suffi à faire pencher la balance. Peut-être même aura-t-il été fatal au regard de l'incompréhension suscitée. Et ce malgré un taux de participation (57,4%) supérieur de près de huit points par rapport à la semaine dernière.

Une droite de conviction

"C'est une défaite claire qui s'inscrit dans un mouvement national d'ampleur. personne n'a eu la majorité absolue, il y aura donc obligation de dialoguer", affirme Christophe Clergeau, tête de liste socialiste qui obtient 37,10% des voix.  La mobilisation des électeurs a visiblement profité à la droite passée en tête avec cinq points d'avance. Le Front National emmené par le sarthois Pascal Gannat a récolté lui 20,6%, ce qui devrait lui permettre d'obtenir quinze sièges au conseil régional, soit le double de 2004.

Au cours des débats, Bruno Retailleau a répété que sa première décision à la présidence de la région serait de demander l'évacuation de la ZAD (Zone à défendre) au Premier ministre Manuel Valls. Le futur président de Région se défend "d'être une droite dure mais se reconnait comme une droite de conviction". "Je veux aussi m'attaquer à l'emploi , au chômage... qui déchirent le tissu social", a-t-il d'emblée insisté, en rappelant, qu'il voulait à la fois peser dans la région et à Paris, où il n'entend lâcher pas son poste de sénateur.

Diplômé de sciences économiques, Bruno Retailleau a été élu à l'âge de 27 ans au conseil général de Vendée en 1988. D'abord soutenu par Philippe de Villiers, en 2004, il est nommé 1er vice-président du Conseil général de la Vendée et en devient président en 2010 contre son mentor vendéen.  En 2014, il est élu président du groupe UMP au Sénat où il co-préside de la commission du dividende numérique.