Le déménagement est en cours, mais le bras de fer sur la fusion de France 24 / RFI continue. Dans un violent communiqué, l?un de ses farouches opposants, le député PS Patrick Bloche s?est emporté contre le président de l?Audiovisuel Extérieur de la France. « Monsieur de Pouzilhac est visiblement le seul Français à ne pas savoir que François Hollande a été élu président de la République », éructe le député. A l?origine de son ire : le conseil d?administration d?AEF du jour, dont le but serait, selon le député de « poursuivre avec obstination et à marche forcée la funeste fusion entre RFI et France 24 », alors que François Hollande a exprimé son « opposition » à l?opération « durant toute la campagne électorale ». Patrick Bloche demande donc à Alain de Pouzilhac de « respecter le verdict des urnes ». Face à cette offensive, la porte-parole de l?AEF rétorque que le conseil d?administration de ce jour a comme simple objectif « de valider les comptes comme le prévoit la loi».  Il était prévu de longue date et n?a pas été organisé par Alain de Pouzilhac ».

Retour en arrière? 

Un retour en arrière sur la fusion des entités est-il possible ? Le déménagement de l?ensemble du groupe à Issy-les-Moulineaux a commencé et doit être bouclé en « juin », selon la porte-parole. D'autant que « la fusion a été entérinée en février par toutes les entités du groupe, et qu?AEF a obtenu gain de cause dans 27 contentieux sur 27 ». Mais une partie du personnel de RFI s?oppose toujours à la fusion.. Le 8 mai, l?intersyndicale a demandé à la nouvelle majorité de « mettre un terme à la réforme voulue par Nicolas Sarkozy ». L?audiovisuel extérieur de la France est l?un des chantiers auxquels devra s?atteler le nouveau gouvernement. Le Parti Socialiste a toujours fait part de son opposition au rapprochement de France 24 et de la radio RFI, prônant l?indépendance de cette dernière. Le PS souhaitait aussi rendre son indépendance à TV5 Monde et réfléchir à la diffusion de France 24 sur la TNT hertzienne. Reste à savoir ce que fera effectivement François Hollande, même s?il avait signé en mars 2012 une pétition du personnel de RFI, qui s?insurgeait déjà contre la fusion.