« L’Arcep n’a pas de remords sur la baisse des prix dans le mobile »

Par Delphine Cuny  |   |  354  mots
Jean-Ludovic Silicani, le président de l'Arcep (Copyright Rea).
Le président du gendarme des télécoms, régulièrement taclé par Arnaud Montebourg, persiste et signe : la chute des prix depuis l'arrivée de Free Mobile est une bonne nouvelle pour les consommateurs et les entreprises.

« L'année écoulée a été marquée par de nouvelles baisses de prix. Pour les ménages, notamment modestes, c'est une bonne nouvelle, dans cette période difficile, et l'Arcep n'a pas de remords à avoir facilité cette évolution qui est préférable à la hausse des prix constatée dans d'autres secteurs, pour des services ou des biens nécessaires à la vie quotidienne de nos concitoyens. » Les propos de Jean-Ludovic Silicani, le président du gendarme des télécoms, ce lundi soir, lors de la cérémonie des vœux du régulateur, risquent encore d'irriter le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, qui s'inquiète de la guerre des prix dans les télécoms depuis l'arrivée de Free Mobile et plus encore depuis la surenchère sur la 4G. Le ministre doit prononcer un discours vendredi soir aux vœux de la Fédération française des télécoms, le lobby des opérateurs, où l'Arcep s'attend déjà à une volée de bois vert.

Pas d'opposition consommateur et producteur

Reprenant une expression phare du ministre, le président de l'Arcep a d'ailleurs estimé qu'« il n'y a pas de raison d'opposer consommateur et producteur » faisant valoir que  « ces prix raisonnables sont importants non seulement pour les particuliers mais aussi pour de nombreuses entreprises de tous les secteurs. Un secteur des télécoms efficace est donc un gage de compétitivité pour l'ensemble du tissu économique national. »

Souvent accusé d'aveuglement sur certains dommages collatéraux de l'arrivée de Free Mobile, Jean-Ludovic Silicani a toutefois déclaré que l'autorité «  a une vision lucide de la situation et nous sommes évidemment conscients des difficultés des opérateurs », tout en ajoutant que « leurs revenus baissent depuis 2010, comme dans la plupart des autres pays d'Europe », sous-entendant, pas seulement à cause du quatrième opérateur… Il a par ailleurs demandé à la ministre de l'Economie Numérique Fleur Pellerin qu'elle fasse le nécessaire pour que le régulateur récupère son pouvoir de sanction, perdu à la suite d'une décision du Conseil d'Etat, « le plus vite possible. »