Des smartphones de plus en plus intelligents

Par Pierre Manière  |   |  401  mots
Un terminal pourra, en fonction de son utilisateur, exploiter des nouvelles données sans avoir été programmé pour cela en amont.
D’après le cabinet Deloitte, le « machine learning » (ou apprentissage automatique) devrait faire une grande percée dans les terminaux cette année. Ce qui ouvre la voie à des smartphones plus intelligents, capables d’analyser de manière plus fine, même hors ligne, les données des individus dans des domaines aussi variés que l’aide à l’écriture, la sécurité, ou la santé.

La révolution des smartphones n'est pas terminée. D'après Deloitte, les terminaux mobiles seront cette année beaucoup plus intelligents que par le passé :

« En 2017, plus de 300 millions de smartphones, soit plus tiers des téléphones qui seront vendus dans le monde, seront dotés de fonctions intégrées de 'machine learning' [apprentissage automatique, NDLR], qui permettra d'exécuter des tâches importantes même hors ligne. »

A en croire le cabinet, « cette avancée aura d'importantes répercussions non seulement sur la confidentialité et la sécurité au quotidien pour les utilisateurs, mais surtout sur les interventions en cas de catastrophe, la cybersécurité future des objets connectés et la santé ».

D'après Duncan Stewart, directeur de la recherche dans le secteur des technologies, des médias et des télécommunications chez Deloitte, « l'intelligence » actuelle des smartphones nécessite d'être connecté à Internet, dans la mesure où les données sont traitées par des programmes sur des serveurs distants. L'innovation consiste donc à embarquer une partie de cette technologie, de cette puissance de calcul, directement dans les terminaux, pour qu'ils puissent épauler les individus même lorsqu'ils sont hors ligne.

« Télécommande de la vie »

En clair, cela signifie qu'un smartphone pourra, en fonction de son utilisateur, exploiter des nouvelles données sans avoir été programmé pour cela en amont. Cela permettra aux terminaux de proposer des services et fonctions personnalisés. Parmi eux, Deloitte songe notamment aux aides à l'écriture. Ou encore à l'utilisation des données liées à la santé collectées par les capteurs des terminaux pour suivre et prédire l'état d'un individu. Côté sécurité, cela pourrait permettre de bien identifier les objets connectés. Fin connaisseur des habitudes de l'individu, le smartphone pourrait aussi suggérer les applications dont il pourrait avoir besoin dans l'immédiat.

Associée chez Deloitte France, Ariane Bucaille résume la chose :

« Grâce aux fonctionnalités de 'machine learning' incorporées dans les smartphones, l'exécution des tâches quotidiennes des consommateurs sera facilitée comme elle ne l'a jamais été auparavant. Grâce au machine learning, les appareils mobiles s'amélioreront en s'exposant eux-mêmes à des données plutôt qu'en étant programmées de manière explicite. Votre smartphone a maintenant un cerveau. »

Et il se mue, progressivement, en une sorte de « télécommande de la vie ».