Drahi est un homme de "grande ambition", mais... (Stéphane Richard, Orange)

Par latribune.fr  |   |  339  mots
Patrick Drahi, patron d'Altice a pris pied sur le marché américain en mettant la main sur 70% de Suddenlink Communications après avoir avalé SFR (pour plus de 19 milliards d'euros) et Portugal Telecom (pour 7,4 milliards d'euros).
"Impressionné", "admiratif"... Stéphane Richard ne tarit pas d'éloges sur le patron d'Altice et son gros appétit. Le patron d'Orange émet toutefois quelques doutes sur la moisson d'acquisitions récentes du patron d'Altice, attendant que cet "empire" devienne "cohérent".

 "On dit souvent que, en France, on n'a pas de grands entrepreneurs, pas de gens qui ont cette espèce d'audace, de considérer qu'il n'y a pas de limites... Là, on en a trouvé un, c'est un homme qui a une grande ambition, qui a manifestement le dessein de construire un ensemble très vaste, très international. [...] Cela m'impressionne, je suis assez admiratif."

A l'antenne de Radio Classique, ce jeudi 28 mai, Stéphane Richard, le Pdg d'Orange, s'est ainsi montré intarissable à propos de l'appétit gargantuesque de Patrick Drahi, patron d'Altice. Ce dernier a pris pied sur le marché américain en mettant la main sur  70% de Suddenlink Communications après avoir, en France, avalé SFR (pour plus de 19 milliards d'euros) et, de l'autre côté des Pyrénées, Portugal Telecom (pour 7,4 milliards d'euros), un nombre de deals signés inhabituel dans un laps de temps aussi court.

Le patron d'Altice essuie aussi des échecs, comme il y a deux jours, avec le rachat manqué du deuxième câblo-opérateur américain Time Warner, doublé au finish par l'américain Charter.

    Lire aussi >> Drahi, la dette academy

"Je comprends que cela puisse inquiéter"

Le Pdg d'Orange a néanmoins tenu à nuancer son enthousiasme: "Je comprends que cela puisse inquiéter un peu aussi, parce que c'est vrai qu'il y a cette répétition d'acquisitions pour des montants élevés." Car selon lui, cet "environnement où les liquidités sont abondantes" peut "changer".

En outre, ouvrant le volet stratégique, il attend "aussi surtout de voir ce que cette collection d'actifs va devenir, à la fois un par un, en particulier en France avec SFR, et ce que cela va former au total".

"Pour l'instant, cela fait un empire, avec des éléments... je ne dirais pas que ce sont des confettis - parce que ce sont de gros confettis -, mais ils sont un petit peu collectionnés, cela ne forme pas encore un ensemble industriel totalement cohérent", a-t-il  précisé.