Avec sa nouvelle console de jeux portable, Sony va tenter de faire oublier une rude année 2011, marquée par les mauvais résultats de sa branche TV, une chaîne logistique perturbée par le tsunami, une gestion criticable des attaques informatiques sur ses portails Internet de jeux, et sanctionnée par une dégradation de sa note par Fitch jeudi soir. La PlayStation Vita sera mise en vente samedi au Japon et fin février dans le reste du monde. À l'approche de l'échéance, Sony a indiqué jeudi que la Vita avait déjà fait le plein en termes de pré-réservation, sans donner toutefois de chiffres précis. Le groupe japonais entend bien faire de l'ombre à son compatriote Nintendo qui peine à écouler sa console 3DS à écran en relief, malgré une baisse de prix.

Sony décline son offre de consoles portables en deux gammes : la PSP Street pour les enfants (8-12 ans), qui reprend dans les grandes lignes les caractéristiques de la PSP, la PlayStation Portable, le premier modèle portable de Sony lancé en 2004 et écoulé à 73 millions d'exemplaires, dont 3 millions en France. Commercialisée fin octobre dans l'Hexagone au prix de 99 euros, la PSP Street a déjà été vendue à 60.000 exemplaires. La PS Vita s'adresse clairement aux « gamers ». Elle se décline en deux versions, un modèle simplement wifi (249 euros) et une version embarquant une puce 3G et un GPS (299 euros). Au Japon, cette version est vendue avec un abonnement à l'opérateur NTT-Docomo. En France elle sera disponible chez SFR.

Saut technologique

En mobilité, le joueur pourra rechercher les personnes connectées au service Area afin de jouer en réseau ou accéder à des services Internet. Sony mise beaucoup sur des fonctions de stockage déportées (« cloud computing ») pour accéder à ses jeux ou ses contenus multimédias (films, musique) depuis cette console mobile qui ne dispose pas d'une mémoire de stockage importante. Selon le constructeur, il sera possible de commencer une partie sur sa console de salon PlayStation 3 et de la poursuivre à l'extérieur, sur la PS Vita. Ce saut technologique implique que les jeux soient compatibles pour les deux plate-formes. « Tous les grands noms du jeu vidéo - Electronic Arts, Activision, Ubisoft - ont manifesté leur intérêt très tôt pour le projet Vita et proposent des jeux au lancement. C'est très rassurant pour la crédibilité de notre offre », explique Arnaud Gueydan, chef de produit chez Sony Computer France.

Les ingénieurs de Sony ont multiplié les dispositifs pour intervenir dans le jeu sur un terminal aussi petit : des manettes, des boutons de direction, un écran tactile de 5 pouces, mais aussi une face arrière de la console qui réagit au toucher des doigts dans certains jeux. « On aurait préféré commercialiser la Vita en France au moment de Noël, mais en février ce n'est pas catastrophique car notre cible, ce sont les « gamers » et je sais qu'ils l'attendent avec impatience », note Philippe Cardon, directeur général de Sony Computer Entertainment France. Au menu de la sortie française : Call of Duty, Assassin's Creed, Uncharted ou Fifa.