À la Paris Games Week, le boîtier Shadow veut enterrer le PC traditionnel

Par Laszlo Perelstein  |   |  720  mots
Tous sont focalisés sur l'écran, mais ce sont les boîtiers derrière le plexiglas qui comptent le plus.
Une start-up française présente un ordinateur hébergé dans le cloud, dont les performances rivalisent avec celles des PC de gaming les plus puissants.

De loin, c'est un stand de la Paris Games Week (PGW) comme un autre, avec ses écrans d'ordinateurs qui affiche des parties de FPS* jouées en direct et à tour de rôle par la quarantaine de jeunes -la plupart ont entre 10 et 18 ans- qui se pressent devant claviers, manettes et souris, semblant ignorer les boîtiers aux discrètes lumières enfermés dans des cubes de plexiglas.

Personne ne semble se poser la question du fonctionnement de ces machines, pas même cet ado encore au collège qui tente de dégommer ses adversaires en ligne avec un genre de lance-grenade sans réaliser qu'il joue à Overwatch sur une tablette Samsung, un matériel qui normalement ne pourrait pas faire tourner le jeu à succès d'Activision Blizzard. Derrière cette prouesse technique se cache Shadow, un ordinateur destiné au gaming hébergé dans le cloud.

Développée par la start-up français Blade, cette solution par abonnement permet de se débarrasser complètement de sa plus ou moins imposante tour de PC ou de son ordinateur portable -pour peu que l'on ait accès à une connexion internet très haut débit- au profit d'une machine virtuelle accessible par le biais d'un boîtier minimaliste. Ce dernier ne contient quasiment que les connectiques (USB 3.0, HDMI, prise RJ45 pour un câble ethernet), ainsi qu'un décodeur, qui traduira les images encodées via une technologie propriétaire et transmise en passant par la connexion Internet. Car toute la partie hardware (carte graphique, disque dur, RAM) coûteuse -la Nvidia GeForce GTX 1070 proposée se trouve dans le commerce à plus de 400 euros- est dématérialisée, se trouvant dans un centre de données.

"On est partis du principe que les gens n'utilisent pas leur PC à 100% tout le temps. L'idée a donc été de partager [les capacités techniques] via le cloud" en mutualisant le matériel, a expliqué à La Tribune Mohammad Iranmanesh, qui s'occupe du développement commercial au sein de Blade.

Il faut donc voir Shadow comme un ordinateur normal, sur lequel on peut stocker ses films, installer ses jeux ou logiciels, à la seule différence que la connexion Internet est obligatoire pour y accéder. Outre son boîtier, Blade livre également avec son offre un logiciel installable sur Windows (la version Android est en cours de finition) qui permet d'accéder à la machine virtuelle et donc de booster considérablement les performances d'un notebook ou d'une tablette, pour peu que cette dernière ne soit pas trop vieille.

Moins de 30 euros par mois pour un PC compétitif

Avec son abonnement à un prix très accessible -il varie en fonction de 29,95 à 44,95 euros par mois en fonction de la durée de l'engagement-, Shadow se pose en solution alternative pour les gamers désireux de posséder un PC haut de gamme mais sans l'envie d'investir d'un coup plusieurs centaines d'euros, de faire réparer les pièces endommagées ou de devoir changer de machine au bout de quelques années pour cause obsolescence (programmée ou non) ou de surenchère technique "ll n'y a pas non plus de maintenance ou de mise à jour à faire", appuie Mohammad Iranmanesh et de souligner que la configuration du centre de données est régulièrement optimisée pour permettre d'accéder aux meilleurs jeux.

Pour l'heure, avant son grand lancement, Shadow reste une solution très confidentielle mais qui intrigue. Les 500 premières pré-commandes, pour lesquelles les boîtiers devraient être livrés d'ici à Noël, ont été atteintes en à peine 16 heures après le lancement de l'offre, jeudi 27 octobre au soir. Pour les curieux et les intéressés, il faudra rester à l'affût, une deuxième vague de 3.000 pré-commandes a été mise en ligne, pour un boîtier livré en mars 2017. D'ici là, il faudra que certains prennent leur mal en patience et ne détruisent pas leur PC au marteau, comme a pu le faire la mascotte de Shadow sur le stand lors de la journée d'ouverture de la Paris Games Week.


L'homme-licorne de Shadow détruit la tour d'un ordinateur après l'avoir présentée au public.
GIF : La Tribune. Source de la vidéo : Shadow, via Facebook.

 *FPS ou first person shooter