Piratage : les entreprises françaises ne montrent pas l'exemple

Par latribune.fr  |   |  280  mots
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L'utilisation de logiciels piratés a continué à progresser dans le monde en 2010. Et la France est pointée du doigt par les fabricants comme l'un des pays où l'utilisation illégale de copies est la plus répandue, notamment dans les entreprises.

Les fabricants de logiciels informatiques ont fait leur compte. En 2010, la "valeur commerciale" des logiciels piratés a atteint 44 milliards d'euros dans le monde l'année dernière - contre 40,3 milliards en 2009. Selon le BSA (Business Software Alliance) et l'institut IDC à l'origine de cette étude menée dans 116 pays, c'est en France que cette  pratique illégale est la plus répandue. Ainsi, 39% des logiciels installés sur les micro-ordinateurs des entreprises ne sont pas authentiques. Le manque à gagner pour les fabricants est évalué à 1,9 milliard d'euros. Un niveau record si on le compare à celui observé dans les 26 autres Etats membres de l'Union européenne.

"Les pays anglo-saxons et du nord ont des taux de piratage relativement honnête, et ensuite on a les pays latins, France en tête: c'est un peu dans nos gênes malheureusement, avec ce côté "hors-la-loi" qui est séduisant", a expliqué à l'agence France Presse, Eric Beaurepaire, membre du BSA.

Apparemment les dirigeants d'entreprises font fi des risques encourus. Les contrevenants risquent pourtant jusqu'à 3 ans d'emprisonnement et 300.000 euros d'amende". Le BSA juge cette situation relativement grave. Economiquement, "le manque à gagner est significatif et ce n'est pas qu'un problème pour les éditeurs, mais pour l'industrie informatique et l'économie en général", souligne Eric Beaurepaire, qui déplore un frein à l'innovation informatique et la création d'emplois.

Et le BSA de rappeler les règles du jeu. Sont considérés comme piratés ou illicites les copies "achetées" sur des sites d'enchères ou téléchargées gratuitement via des sites de partage de fichiers, mais aussi tous les logiciels destinés à un seul ordinateur mais faisant l'objet d'installations multiples.