Doctolib lève 150 millions d'euros et devient la 5e licorne française

Par Sylvain Rolland  |   |  529  mots
Stanislas Niox-Chateau, co-fondateur et CEO de Doctolib. (Crédits : Benoit Tessier)
La startup française Doctolib, spécialisée dans la prise de RDV médicaux en ligne, annonce le succès d'une méga-levée de fonds de 150 millions d'euros pour déployer son service de téléconsultation et s'étendre à l'international. Sa valorisation dépasse le milliard d'euros, ce qui la fait entrer dans le club très fermé des licornes.

Et de cinq ! Après le géant lillois du cloud OVH, la site de e-commerce vente-privee.com, le champion du covoiturage BlaBlaCar et la plateforme de streaming musical Deezer, Doctolib rejoint le club très fermé des licornes françaises. Six ans après son lancement, la plateforme de rendez-vous médicaux en ligne et de téléconsultation Doctolib est désormais valorisée plus d'un milliard d'euros après une nouvelle méga-levée de fonds de 150 millions d'euros.

Grâce à sa présence dans plus de 40 villes en France et en Allemagne et à ses 30 millions de visites par mois sur sa plateforme, Doctolib a su convaincre le fonds américain General Atlantic, qui mène ce tour de table. Acteur clef du financement de la tech, General Atlantic compte 31 milliards de dollars d'actifs sous gestion et a notamment accompagné Alibaba ou Airbnb. Les investisseurs historiques de Doctolib - parmi lesquels Bpifrance, Eurazeo, Kernel et Accel - ont également remis au pot. D'après la startup, les fondateurs et dirigeants de la société demeurent majoritaires au capital.

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Se renforcer dans ses deux marchés actuels, la France et l'Allemagne

Doctolib emploie aujourd'hui 750 personnes en France et en Allemagne. Cet afflux d'argent va lui permettre de doubler ses équipes dans les deux pays d'ici à trois ans.

Bien qu'elle ne communique pas sur ses résultats financiers, la startup revendique une croissance solide et ambitionne de devenir le géant européen de la prise de rendez-vous médicaux et de la téléconsultation en ligne. Le rachat, en juillet 2018, du concurrent Mondocteur, va dans ce sens. Pour l'heure, ses revenus proviennent essentiellement d'un abonnement de 109 euros par mois, payés par les praticiens pour utiliser la plateforme et ainsi mieux gérer le agenda et réduire le nombre de désistements.

A la faveur de sa nouvelle levée de fonds, la société compte également développer de nouveaux services et s'implanter dans d'autres pays, précise le communiqué, sans nommer les zones visées.

Deux nouvelles licornes en moins d'un an pour la France

Aujourd'hui, la France ne compte que quatre licornes, c'est-à-dire des startups non cotées en Bourse qui affichent une valorisation supérieure à un milliard de dollars. Ces pionnières sont le géant du cloud OVH (bien que sa création remonte en 1999, l'entreprise s'est métamorphosée au début des années 2010 avec l'avènement du cloud et remplit les critères d'hyper-croissance des startups), le site de vente en ligne vente-privee.com, la plateforme de covoiturage BlaBlaCar et, depuis l'été dernier, le champion français du streaming musical, Deezer.

Avec l'arrivée de Doctolib dans le club, la France a donc placé deux nouvelles licornes en moins d'un an, alors qu'il y a eu une traversée du désert de trois ans entre BlaBlaCar, en 2015, et Deezer, en 2018. Un signe que l'écosystème français arrive progressivement à maturité, même si l'Hexagone reste largement à la traîne en Europe, qui comptait 85 licornes fin 2018, dont 25 pour le seul Royaume-Uni.