Uber au tribunal : les taxis réclament plus de 100 millions d'euros

Par Mounia Van de Casteele  |   |  480  mots
Le procès des dirigeants d'Uber se poursuit ce vendredi. le tribunal devrait mettre son jugement en délibéré.
Trois des parties civiles assistées de Maître Jonathan Bellaiche (la fédération nationale des artisans taxis (FNAT), la fédération nationale des taxis indépendants (FNTI), la fédération française des taxis de province (FFTP)), sollicitent la réparation du préjudice causé par UberPop, service qui mettait en relation passagers et chauffeurs non professionnels, suspendu depuis le mois de juillet.

Dans le procès des dirigeants d'Uber France et Europe, se déroulant ces jeudi et vendredi, les parties civiles réclament plus de 100 millions d'euros de dommages et intérêts pour le préjudice subi à cause d'UberPop, offre de la plateforme désormais suspendue et qui mettait en relation passagers et chauffeurs non professionnels.

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Dans le détail, trois des parties civiles assistées de Maître Jonathan Bellaiche (la fédération nationale des artisans taxis (FNAT), la fédération nationale des taxis indépendants (FNTI), la fédération française des taxis de province (FFTP)), sollicitent la réparation du préjudice causé par UberPop. Chacune d'entre elles réclament ainsi 34,5 millions d'euros de dommages et intérêts pour le préjudice financier subi ainsi que 215.000 euros pour le préjudice moral lié à la détérioration de l'image de la profession de taxi. Soit un total de 103,7 millions d'euros.

Les parties civiles défendues par Maître Bellaiche considèrent qu'UberPop a eu pour conséquence de tuer la profession de taxi, rendant accessible à tout type d'individu le transport de personnes à titre onéreux.

"UberPop est un moyen, pas une fin"

Par ailleurs, en mettant en place le service UberPop, Uber s'est inscrite dans une politique d'acquisition de clients, en fidélisant le consommateur avec des tarifs attractifs et défiant la concurrence, considèrent-elles.

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Du fait de cette application, les taxis ont nécessairement perdu une importante part de marché, de clients qui se sont nécessairement tournés vers Uber après l'arrêt d'UberPop, fait valoir leur avocat. Selon lequel, le service UberPop a été un outil marketing pour Uber , lui permettant d'acquérir du client en le détournant du taxi.

En outre, Thierry Guicherd, porte parole du collectif Taxis de France, demande quant à lui des dommages et intérêts pour la dépréciation de la valeur de sa licence. S'il obtient gain de cause, alors la multinationale pourrait alors se voire contrainte de débourser quelques millions, voire quelques milliards.

"Uber fait de la gestion économique du risque juridique"

Maître Jonathan Bellaiche analyse :

"Uber fait de la gestion économique du risque juridique. Ils sont prêts à payer le prix du risque, de par leur puissance économique, médiatique, et de la popularité qu'ils ont auprès du consommateur".

"Aujourd'hui la délinquance 2.0 est beaucoup plus dangereuse que la délinquance de banlieue", poursuit-il. Avant de conclure:

"Si UberPop s'est présenté comme du partage de frais, les taxis veulent maintenant en partager les recettes".

Le procès se poursuit ce vendredi. le tribunal devrait mettre son jugement en délibéré.

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