Le gouvernement britannique veut garder les internautes à l'oeil

Par latribune.fr (Avec AFP)  |   |  342  mots
La coalition dirigée par David Cameron souhaite placer emails et appels téléphoniques sous surveillance - Reuters
Messages envoyés, sites internet consultés ou même numéros de téléphones composés... Voici ce que le gouvernement britannique veut pouvoir surveiller. Il s'apprête même à proposer une loi en ce sens, comme il l'a confirmé dimanche. De quoi susciter la polémique dans le pays de naissance de George Orwell.

Le gouvernement britannique jouera-t-il au "Big Brother"? Sans aller jusqu'à placer des caméras dans les habitations, comme dans 1984 de George Orwell, il s'apprête tout de même à proposer de nouvelles lois visant à imposer l'installation de mouchards dans les équipements des fournisseurs internet. Cette proposition pourrait être formulée au Parlement dès le le 9 mai, à l'occasion du discours de la Reine.

"Il est vital que la police et les services de sécurité soient en mesure d'obtenir des données sur les communications dans certains circonstances afin d'enquêter sur les crimes et les actes terroristes et de protéger le public", a déclaré un porte-parole du ministère de l'Intérieur, confirmant une information révélée par le Sunday Times. La coalition au pouvoir souhaite ouvrir le débat "aussitôt que les parlementaire en auront le temps". 

Souhaitant se montrer rassurant, le porte-parole du ministère de l'Intérieur a précisé que le contenu des messages téléhponiques ou des courriels ne serait pas lus par les services de renseignements. Il s'agirait seulement d'engranger des informations sur "l'heure, la durée, les numéros de téléphones composés ou les adresses mails".

Des opposants contre un "pas sans précédent"

La proposition a soulevé l'indignation de certaines associations de défenses des libertés. Si elle est bien votée, cette réglementation constituerait "un pas sans précédent, où l'on verrait la Grande-Bretagne adopter le même type de surveillance que l'on voit en Chine et en Iran",  a ainsi estimé le directeur de l'association Big Brother Watch Campaign, Nick Pickles.

Du côtés des entreprises qui devront installer ces mouchards, cette mesure est considérée avec inquiétude."Il y  aura beaucoup de travail pour établir le coût de cette mesure" a confié un fournisseur internet au quotidien The Guardian.

En 2006, une tentative des Travaillistes de mettre en place des mesures similaires s'était soldée par un échec, en raison d'une forte opposition.