Zynga part en guerre judiciaire contre le Français Kobojo

Par Julien Bonnet  |   |  369  mots
Capture d'écran du site de l'éditeur de jeu en ligne Kobojo - DR
Le numéro un des jeux sociaux sur Facebook reproche à l'éditeur français l'utilisation du suffixe "ville" pour l'un de ses titres à succès. Zynga prétend que cela serait source de confusion pour les utilisateurs et a décidé de saisir un tribunal californien pour porter plainte contre son concurrent.

Zynga, l'éditeur américain de jeux sociaux à succès comme "Farmville" et "Cityville", a déposé plainte en fin de semaine dernière contre son concurrent français Kobojo. Il lui reproche une atteinte au droit d'auteur après l'utilisation du suffixe "ville" dans l'un de ses titres "PyramidVille", disponible depuis plus d'un an sur Facebook et qui compte plus d'un million de joueurs actifs par mois.

Déposée dans un tribunal de San Francisco, la plainte explique que les utilisateurs du célèbre réseau social sont ainsi "susceptibles de penser, à tort, que 'PyramidVille' fait partie de la série de jeux  'ville' de Zynga". "Compte tenu du refus de Kobojo de changer le nom de son jeu, une action en justice était nécessaire pour défendre nos propres titres et prévenir les joueurs de toute confusion", a précisé l'éditeur américain dans un communiqué publié lundi. En vertu du préjudice subi, Zynga réclame trois fois le montant des profits réalisés par Kobojo avec PyramidVille.

Zynga contre "Quackville" et "Dungeonville"

En janvier 2011, Zynga avait déjà saisi la justice pour une affaire similaire comme le révèle le site spécialisé "Videogames Pockett". A l'époque, elle reprochait à la société Blingville, qui publiait un titre du même nom, de modifier son intitulé. Latman Interactive se serait également vu reprocher une utilisation abusive du fameux suffixe avec son titre "Quackville". Idem pour Night Owl Games et son jeu "Dungeonville".

Lancée en juin 2008, Kobojo s'est spécialisée dans les jeux sociaux en ligne sur Facebook et sur mobile. Elle fonde son modèle sur le concept "free to play", des jeux gratuits assortis d'un système de micro-paiements pour acheter des biens virtuels (objets, accessoires, monnaie...). L'année dernière, la start-up a levé 5,3 millions d'euros et dispute à IsCool Entertainement (anciennement Cafe.com), l'éditeur de "Belote multijoueur" et "Temple of Mahjong", le titre de numéro un français. Mais elle reste encore loin des géants américains du secteur : Zynga revendiquait à la fin de l'année dernière 240 millions d'utilisateurs actifs par mois et Rovio, l'éditeur de "Angry Birds", 200 millions.