Pretty Simple vante les mérites du "Work in France"

Par Delphine Cuny  |   |  481  mots
La page de présentation de Pretty Simple Games sur Facebook / DR
La start-up parisienne de jeux sur Facebook a fait son choix : ne pas aller s’installer dans la "Silicon Valley" et rester en France.

Sur son site Internet, entièrement en anglais, la start-up parisienne Pretty Simple Games invite les développeurs, artistes, testeurs et autres graphistes à consulter ses offres d'emploi : «Rejoignez l'équipe qui a fait Criminal Case. »

Ce n'est pas le nom d'une série américaine, mais celui du « deuxième jeu Facebook le plus joué dans le monde», soit 9 millions de joueurs par jour à la fin de 2012. Devant ceux du californien Zynga !

« Nous sommes installés dans la plus belle ville du monde, cool, non ? », fait valoir l'équipe, qui a dédié une rubrique à « la vie à Paris ».

Tout y passe, du Louvre à la gastronomie et aux bons vins : « La ville des amoureux et des artistes » est aussi une capitale moderne et cosmopolite, à la vie nocturne animée et dotée « d'infrastructures formidables et de transports publics efficaces ».

Sans oublier les cinq semaines de congés payés, « un excellent système de santé gratuit », et même les 35 heures.

« Quand vous voulez des fonds, vous en trouvez »

Retournant les clichés en avantages concurrentiels sur le thème de l'équilibre vies professionnelle et personnelle, les fondateurs de Pretty Simple, Bastien Cazenave et Corentin Raux, sont d'ardents défenseurs du « work in France. »

Installés dans le 20e arrondissement, à Belleville, dans le même immeuble que l'incubateur Créanova, ils emploient près de 50 personnes et comptent en embaucher 100 autres dans les deux à trois ans, tout en restant coûte que coûte à Paris.

Ces deux gamers de 35 et 36 ans, au look de geeks assumé, diplômés l'un de Centrale l'autre de Telecom Paris Tech, n'ont pas l'intention d'aller s'installer dans la Silicon Valley.

« On a tout ici à Paris ! Je suis très surpris du discours ambiant sur les difficultés d'entreprendre en France. Si vous avez un projet, vous allez voir un incubateur. Quand vous voulez lever des fonds à Paris, vous en trouvez » fait valoir Corentin Raux.

Pretty Simple a levé 2,5 millions d'euros en 2011 auprès du fonds français Idinvest (ex-AGF Private Equity), qui avait financé son tour d'amorçage. Ironie de leur success story phénoménale, leur premier jeu sur Facebook, My Shops, est la coqueluche des ménagères américaines !

Trois ans après sa création, Pretty Simple devrait réaliser un chiffre d'affaires « très nettement supérieur à 10 millions d'euros » cette année, contre 1,1 million en 2011, uniquement en micro-transactions sur le réseau social.

« On n'a jamais vu une start-up en France à la croissance aussi rapide, c'est plus que Kelkoo, Criteo ou Dailymotion », s'enflamme Julien Codorniou, le directeur des partenariats en Europe chez Facebook.

Rentable, avec des marges de plus de 60 %, la jeune société va devoir payer cette année un IS à taux plein, « ce qui n'est pas forcément adapté quand on est en phase d'investissement », concède Corentin Raux, mais cela fait partie de ce système « formidable ».