La Turquie accuse Twitter d'évasion fiscale

Par latribune.fr  |   |  312  mots
Le Premier ministre turc (au centre)
Le Premier ministre turc a accusé Twitter d'évasion fiscale, après que le réseau a été utilisé pour diffuser des enregistrements et écoutes mettant en cause son proche entourage.

Le Premier ministre turc a accusé Twitter d'évasion fiscale, après que le réseau a été utilisé pour diffuser des enregistrements et écoutes téléphoniques mettant en cause son proche entourage dans un scandale de corruption. "Twitter, YouTube et Facebook sont des sociétés internationales créées pour faire du profit", a déclaré Recep Tayyip Erdogan dans des propos retransmis à la télévision. "Twitter est parallèlement aussi un évadé fiscal (...). Nous allons nous occuper de cela", a ajouté le Premier ministre.

Blocage levé

Sur ordre du gouvernement, l'autorité turque des télécommunications a interdit le 20 mars l'accès au réseau social, sur lequel des opposants avaient diffusé des enregistrements de conversations téléphoniques piratées mettant en cause Recep Tayyip Erdogan dans un vaste scandale de corruption

Ankara a été néanmoins contrainte de lever le blocage de Twitter le 3 avril, conformément à un arrêt de la Cour constitutionnelle qui a jugé que cette mesure violait le droit constitutionnel à la liberté d'expression. Recep Tayyip Erdogan a de nouveau critiqué samedi l'arrêt de la Cour : "Nous avons suivi le jugement (de la Cour sur Twitter), mais je le redis, je ne le respecte pas."

Blocage de YouTube

Le Premier ministre a critiqué la plus haute juridiction turque, qui, selon lui "prend la défense du droit commercial des sociétés internationales, au lieu de prendre la défense de son propre pays". La semaine précédente, le gouvernement avait indiqué qu'il maintiendrait le blocage de l'accès à YouTube, malgré deux décisions de justice, tant que certaines informations jugées "illégales" n'en seraient pas retirées.

Premier ministre depuis onze ans, M. Erdogan a ordonné le blocage des réseaux sociaux avant le scrutin municipal du 30 mars, dont il est sorti vainqueur, en dépit d'accusations de corruption.